AFRIQUE/TANZANIE - Solutions innovantes pour assurer la subsistance des œuvres malgré le vieillissement des missionnaires

samedi, 9 juin 2018 oeuvres sociales   oeuvres pontificales missionnaires   mission   entrepreneuriat   développement   instruction   religieuses   ordres religieux   missionnaires  

Dodoma (Agence Fides) – Grâce à la construction et à la gestion d’un poulailler, les écoles maternelle et primaire de la Paroisse de Msalaba Mkuu, dans le sud de la Tanzanie, pourront poursuivre leur activité. La fantaisie et l’audace des religieuses de Saint Joseph de Chambéry a permis de relever le défi de l’autofinancement d’une petite réalité missionnaire qui risquait de fermer ses portes définitivement.
Le problème de l’autofinancement est connu par de nombreuses œuvres missionnaires. La crise économique de ces dernières années a porté à une diminution des donations. Selon les plus récentes analyses statistiques, l’univers des bienfaiteurs n’augmente plus comme au cours de la première décennie des années 2000 mais tend à se réduire. Une enquête présentée par l’institut GFK et reprise par le quotidien économique italien Il Sole 24 Ore a estimé à 9,75 millions de personnes le nombre total des donateurs italiens, soit une diminution de 6 millions au cours des douze dernières années. Cela se traduit par une baisse drastique des ressources mises à disposition.
Ce problème vient s’ajouter au vieillissement progressif des missionnaires. Actuellement, les missionnaires italiens sont quelques 10.000 – religieux, religieuses mais aussi laïcs – répartis entre l’Afrique, l’Asie, l’Amérique latine et l’Océanie. Leur nombre est en nette diminution par rapport à 1991, lorsqu’ils étaient 20.000. Cependant, la donnée la plus préoccupante, selon une récente enquête de la revue italienne Peuples et Mission de la Fondation Missio Italie est que leur âge moyen est de 63 ans. Ceci met en danger la continuité de nombreuses œuvres missionnaires. D’où la nécessité de l’autofinancement afin de garantir un avenir à des services qui, dans le temps, sont devenus essentiels pour les populations locales.
Les écoles maternelle et primaire de Msalaba Mkuu ont été fondées en 1965 par les Bénédictins pour passer par la suite aux religieuses de Saint Joseph de Chambéry. Pendant quelques années, les activités éducatives ont été assurées par CSJ Missions, l’ONG des religieuses en collaboration avec l’ONG COPE qui s’était engagée à contribuer à l’approvisionnement alimentaire et au soutien financier. A cause de la cerise économique, le flux des donations a diminué et COPE a réduit sa contribution au paiement des salaires.
En 2016, les religieuses ont décidé d’installer un poulailler de poules à œufs dans la mesure où, en Tanzanie, le marché des œufs est très rémunérateur. Grâce aux donations provenant d’Italie, le poulailler a été construit et 315 poules achetées. La production a débuté immédiatement et la réponse du marché a été excellente. Bientôt, la demande a dépassé la capacité de production du poulailler. Malgré les difficultés liées à une épidémie qui a tué de nombreuses poules, le projet a pris son envol. Le succès a convaincu les religieuses à acheter de nouvelles poules et, avec les ressources assurées par les œufs, à acquérir également un certain nombre de porcs et à agrandir leur potager.
« Poules, œufs, porcs et potager – expliquent les religieuses à Fides – garantissent des entrées croissantes et des fournitures alimentaires constantes pour les enfants. Les parents paient également une petite pension, nous garantissant par ailleurs d’autres fonds. Pour le moment, nous ne sommes pas encore totalement autosuffisants. COPE assure encore le paiement des salaires mais nous comptons, dans les deux ans, avoir les fonds nécessaires pour mener le projet sans aides extérieures, un défi prenant mais à notre portée ». (EC) (Agence Fides 09/06/2018)


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