AFRIQUE/NIGERIA - Les jeunes prêts à devenir les responsables du pays

vendredi, 27 avril 2018

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Abuja (Agence Fides) – Les élections présidentielles et législatives au Nigeria sont prévues pour le 16 février de l’an prochain alors que l’échéance pour la présentation des candidatures est fixée pour la période allant du 18 août au 7 octobre de cette année. On notera que, lors des récentes élections locales, pour la première fois depuis 1999, l’opposition a battu le People’s Democratic Party (PDP).
« Ce n’est pas une nouveauté que, lorsque les élections approchent, le climat politique devient encore plus tendu. Dans ces contextes, en Afrique, la rhétorique, les promesses s’amplifient et les épisodes de violence et de mort augmentent » raconte à l’Agence Fides le Père Joseph Tile Nomhwange, de la Société des Missions africaines (SMA).
« Le contexte démocratique nigérian, depuis 1999, a enregistré en réalité une démocratie en grande partie qui n’est pas du peuple, des personnes. Malgré les promesses des différents gouvernements qui se sont succédés, les nigérians ont continué à vivre dans des conditions de faim et de précarité sans précédents dans tous les secteurs » continue le prêtre.
Le missionnaire, qui est également membre du Secrétariat catholique pour Mission et Dialogue, indique encore à Fides. « Maintenant, les jeunes nigérians semblent s’être réveillés et commencent à se rendre compte d’avoir été manipulés et mis de côté pendant trop longtemps. Le sentiment d’exclusion qui les a opprimés jusqu’à ce jour disparaît progressivement et ils sont prêts à devenir les responsables de demain, de demain qui se réfère à aujourd’hui ».
Sur une population totale de près de 200 millions d’habitants, plus de la moitié a moins de 30 ans. « La conviction que, si vous êtes assez âgé pour voter, vous êtes assez adultes pour être votés a stimulé un mouvement juvénile appelé simplement « Pas trop jeune pour être élu », lequel a trois objectifs fondamentaux. Tout d’abord, il se propose d’accroître la conscience de l’état des droits des jeunes se présentant à des charges électives de par le monde, la promotion de ces droits, l’inspiration des jeunes du monde entier à se présenter en vue d’une charge élective. En réduisant l’âge de ceux qui peuvent se présenter en vue d’obtenir des responsabilités politiques, les jeunes nigérians déclarent simplement qu’ils ont des choses à dire et qu’ils veulent être écoutés. L’actuel Président, Muhammadu Buhari, 75 ans, a proposé un projet de loi promu par les jeunes qui prévoit la révision de la Constitution et la diminution de l’âge d’éligibilité à la Présidence de la République pour le porter de 40 à 35 ans ».
« Pendant trop longtemps au Nigeria – poursuit le prêtre – le rôle des jeunes s’est limité à être celui de pions dans le cadre de fraudes électorales de la part d’hommes politiques et de victimes des violences causées par les affrontements continuels. En outre, la corruption à tous les niveaux continue à être la ruine de tous les secteurs de la société. L’un des principaux mandats de l’actuelle administration est justement de lutter contre la corruption et la réponse se verra dans les urnes, lorsque les nigérians iront exprimer leur avis sur ce que cette administration en matière de lutte ou de contribution à l’institutionnalisation de la corruption dans le pays ». Ces élections, conclut le Père Joseph Nomhwange, « constituent une plateforme pour répondre à des questions similaires de tous les secteurs de la société dans le domaine de l’économie, de l’instruction, des infrastructures, de la création d’emplois, de la sécurité de la vie et de la propriété outre à l’émancipation du pouvoir des jeunes et à la réduction de la pauvreté dans un pays par ailleurs si riche. Les jeunes disent actuellement deux choses : nous voulons avoir voix au chapitre et devenir copilotes pour guider le pays vers l’avenir ». (JTN/AP) (Agence Fides 27/04/2018)


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