AMERIQUE/VENEZUELA - Nouvelle déclaration de l’Episcopat sur la crise politique et humanitaire mettant en jeu « l’existence même d’une nation libre, fraternelle et démocratique »

mardi, 24 avril 2018

CEV

Caracas (Agence Fides) – La Conférence épiscopale du Venezuela (CEV) a publié hier, 23 avril, une déclaration « face à la crise politique et humanitaire » que traverse depuis des mois le pays, dans laquelle elle affirme que « face à des problèmes humanitaires de cette ampleur, est délégitimée l’organisation des élections présidentielles, prévues pour le 20 mai prochain » et elle considère « urgent leur report au dernier trimestre de cette année ».
Les Evêques rappellent dans la déclaration reçue par l’Agence Fides que, depuis janvier dernier, « l’hyperinflation a augmenté l’appauvrissement général de la population, avec la désagrégation de la qualité de la vie de tous. Le manque généralisé de services publics dans tout le pays rend la vie plus difficile ». Tout cela, ajoutent les Evêques, « face à la surprenante indifférence des fonctionnaires gouvernementaux en ce qui concerne la résolution de ces problèmes ». « A cela vient s’ajouter l’augmentation des maladies à cause de l’apparition incontrôlable d’épidémies et de maladies au sein des populations les plus vulnérables », continue le texte qui met en évidence le manque de médicaments dont souffre le pays. Les Evêques attirent en outre l’attention sur le problème de l’émigration « qui prend actuellement chaque jour des proportions plus importantes et concerne tous les niveaux sociaux, intervenant dans des conditions toujours plus précaires ».
Pour toutes ces raisons, les Evêques lancent un appel pressant « aux gouvernants et aux responsables de la nation afin qu’ils prennent conscience de leurs responsabilités concernant l’ensemble de ces maux, écoutent la population et affrontent ces problèmes sans autre retard…, pour qu’ils facilitent la recherche de solutions politiques aptes à mettre un terme à ces maux qui atteignent des proportions incontrôlables et des niveaux douloureux de destruction et de mort ».
La CEV rappelle également à tous les vénézuéliens la nécessité de « prendre conscience du fait qu’est en jeu en ce moment non seulement la tenue d’un événement électoral ou l’abaissement transitoire de la qualité de la vie d’un peuple mais son existence même en tant que nation libre, fraternelle et démocratique ». Enfin, ils rappellent encore que, « avec la force de la foi et l’élan de l’espérance, il est possible de prendre des attitudes courageuses et déterminées de solidarité, en imprimant une direction différente à cette histoire de mort ». (LG) (Agence Fides 24/04/2018)


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