AFRIQUE/RD CONGO - Appel du Secrétaire général de la CENCO en faveur d’un renforcement de l’intervention de l’ONU en RDC

jeudi, 22 mars 2018 politique   evêques  

Kinshasa (Agence Fides) – Les Nations unies doivent renforcer leur engagement en République démocratique du Congo où des zones entières se trouvent hors du contrôle de l’Etat. C’est ce qu’a affirmé le Père Donatien Nshole, Secrétaire général de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) dans une intervention devant le Conseil de Sécurité de l’ONU.
« Dans de nombreuses provinces du pays. De l’Ituri au Kasaï, en passant par le Tanganyika, le Nord et le Sud Kivu ou l’ex-Equateur, le contexte sécuritaire et humanitaire est dominé par le chaos et par un contexte général de violence dû à différents groupes armés, à des conflits interethniques mais aussi et surtout à l’absence de l’Etat » a affirmé le Père Nshole le 19 mars au siège des Nations unies.
« Une absence de l’autorité de l’Etat dans certaines zones du pays du fait de l’illégitimité des principales institutions – a ajouté le Secrétaire général de la Conférence épiscopale nationale du Congo, se référant à l’absence d’élections présidentielles, lesquelles devaient se tenir avant la fin 2016, ce qui a porté à la prorogation du second et dernier mandat du Président Joseph Kabila, une situation qui est de plus en plus contestée par la population dont s’est fait porte-parole une association du laïcat catholique qui, depuis le début de 2018, a promu trois grandes manifestations de protestation nationale, lesquelles ont cependant été réprimées dans le sang. Les manifestations, organisées par le Comité laïc de coordination (CLC) visaient à demander l’application intégrale des Accords de la Saint Sylvestre 2016, obtenus grâce à la médiation de la CENCO, lesquels prévoient la constitution d’un gouvernement d’unité nationale comprenant tous les partis d’opposition chargé de préparer les élections, la libération des prisonniers politiques et la liberté de presse et d’expression.
Le Père Nshole a indiqué certains parcours qui pourraient permettre, selon la CENCO, de sortir de la crise. . L’ONU doit plus s’investir et doit mettre la pression pour l’organisation des élections. Ce passage réellement démocratique par les urnes est le seul moyen de « donner au peuple congolais des gouvernants capables de faire face à la crise multiforme qui ronge le pays », a expliqué le Père Nshole qui a insisté sur l’impérieuse nécessité de mettre en oeuvre l’intégralité des dispositions de l’Accord de la Saint-Sylvestre et de respecter le calendrier électoral. Le prêtre a ensuite insisté sur la nécessité de renforcer le mandat de la Mission de l’ONU en RDC (MONUSCO). Elle doit être « dotée de moyens juridiques et matériels nécessaires pour la protection des civils, des personnes vulnérables et de leurs biens dans les zones où il y a des attaques et des violences récurrentes ». Le Père Nshole a également plaidé pour qu’une aide humanitaire d’urgence soit mise en place pour les populations victimes de l’insécurité et celles forcées de quitter leurs terres.
Enfin, le prêtre a insisté sur la nécessité de « mettre en place un plan de développement économique de la RDC d’après élections ». Un plan vital pour aider à la relance du pays qui n’a cessé de s’enfoncer dans le chaos depuis deux décennies » a-t-il conclu. (L.M.) (Agence Fides 22/03/2018)


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