AFRIQUE/NIGERIA - Annonce de la renonciation au gouvernement pastoral de la part de l’Evêque d’Ahiara, « dans l’urgence de repentir et de réconciliation »

Abuja (Agence Fides) – « Depuis l’annonce de ma nomination, il y a eu des réactions violentes et des résistances de la part d’un groupe de prêtres diocésains d’Ahiara, de laïcs et d’autres » souligne S.Exc. Mgr Peter Ebere Okpaleke, Evêque d’Ahiara, dans la Lettre pastorale rendue publique le 14 février, Mercredi des Cendres, annonçant sa démission de sa charge d’Evêque du Diocèse nigérian.
Mgr Okpaleke avait été nommé Evêque d’Ahiara par le Pape Benoît XVI le 7 décembre 2012. Sa nomination avant cependant suscité de fortes oppositions, tant parmi les prêtres diocésains que parmi certains laïcs. Ainsi qu’il le rappelle dans sa Lettre, face à cette situation, Mgr Okpaleke avait demandé « humblement », le 15 février 2013, d’étendre de quelques semaines la période de Consécration épiscopale et de prise de possession du Diocèse, dans l’espoir d’une amélioration de la situation. « La requête fut approuvée – écrit l’Evêque – mais la situation ne s’améliora pas et, à la fin, je fus consacré le 21 mai 2013, en dehors du Diocèse, au Grand Séminaire d’Ulakwo, à Owerri, à cause de la situation au sein du Diocèse ». « Jusqu’ici, je n’ai pu prendre possession du Diocèse d’Ahiara » souligne Mgr Okpaleke qui précise : « Cinq ans, deux mois et une semaine se sont écoulés depuis la nomination pontificale. Les interventions de la Congrégation pour l’Evangélisation des Peuples et de la Secrétairerie d’Etat n’ont pas, elles non plus, donné les fruits désirés. Les détails des efforts de pacification et les réactions violentes et irrationnelles de certains prêtres et fidèles d’Ahiara sont encore disponibles sur Internet ».
Mgr Okpaleke a été ainsi contraint de résider à Awka « où je suis resté jusqu’ici ». Pas même l’intervention du Pape François, qui avait invité Mgr Okpaleke au Vatican en juin dernier, n’a débloqué la situation bien que le Saint-Père ait confirmé la nomination de Mgr Okpaleke et ait demandé une lettre d’excuses à tous les prêtres incardinés à Ahiara, y compris ceux résidant hors du Diocèse. « Je ne suis pas en mesure de dire quel est le nombre de ceux qui ont obéi à la demande du Pape – écrit Mgr Okpaleke. Ce qui est clair est que certains prêtres demandèrent aux fidèles laïcs de prendre la tête de la dispute ». Par conséquent, souligne Mgr Okpaleke « jusqu’à ce jour, les représentants légitimes de l’Eglise catholique au sein du Diocèse d’Ahiara n’ont pas eu accès à la Cathédrale, à la Curie etc. ».
L’attitude des prêtres et des fidèles qui ont rejeté la nomination de Mgr Okpaleke est, à son avis, « un rejet de donner une possibilité à l’Esprit Saint », d’autant plus que l’Evêque avait choisi comme devise épiscopale « Veni Sancte Spiritus ».
« En prenant en considération ce qui précède, je me suis convaincu en conscience que demeurer Evêque d’Ahiara ne bénéficie plus à l’Eglise » affirme Mgr Okpaleke. « Je ne pense pas que mon apostolat dans un Diocèse où certains prêtres et fidèles laïcs sont si mal disposés à mon endroit puisse être efficace ». « Ainsi, pour le bien de l’Eglise et du Diocèse d’Ahiara en particulier, j’ai humblement demandé au Saint-Père d’accepter ma démission de la charge d’Evêque d’Ahiara. J’ai entrepris cette démarche également pour le bien de tous les fidèles d’Ahiara, en particulier de ceux qui sont demeurés fidèles dans une Eglise locale contrôlée par certains prêtres » souligne-t-il.
« Je considère ma démission comme la seule option correcte pour faciliter la ré-évangélisation des fidèles et, beaucoup plus important et urgent, des prêtres d’Ahiara, en particulier maintenant que le Saint-Père et ses collaborateurs de la Curie romaine pourront distinguer les prêtres qui affirment leur loyauté au Saint-Père et ceux qui ont décidé de se retirer en désobéissance de l’Eglise catholique ».
Après avoir remercié ceux qui lui ont offert leur soutien pendant toutes ces difficiles années, Mgr Okpaleke réaffirme son amour et sa prière pour les fidèles d’Ahiara et invite tout un chacun au repentir. « J’invite tous les prêtres dissidents à réexaminer les motivations initiales qui les ont conduits à devenir prêtres au sein de l’Eglise catholique. Le repentir et la réconciliation sont urgents ». (L.M.) (Agence Fides 19/02/2018)

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