ASIE/TIMOR EST - Satisfaction populaire face à l’organisation d’élections anticipées pour résoudre l’impasse politique

Dili (Agence Fides) – Les élections anticipées à Timor Est constituent la solution annoncée par le Président de la République, Francisco Guterres, pour résoudre l’impasse politique constatée dans le pays. Le Premier Ministre, Mari Alkatiri, n’est en effet pas parvenu à obtenir une majorité au Parlement pour soutenir un gouvernement qu’il aurait présidé.
« La décision d’un nouveau scrutin a été généralement bien accueillie par les personnes et les institutions de toutes les strates sociales : hommes politiques, commentateurs, analystes, forces de défense, homme de la rue, et même par le clergé catholique. Le Chef de l’Etat a pris une décision clef qui influence la vie des personnes » indique, dans un entretien accordé à l’Agence Fides, Acacio Pinto, laïc catholique, économiste et chercheur en sciences sociales, engagé tant au sein de l’Eglise que de la société. « La population a apprécié la décision du Président, qui a agi dans le respect de la souveraineté populaire » ajoute-t-il. « Pour la première fois, le pays connaît des élections anticipées. Une interprétation harmonieuse des dispositions réglementant la formation du gouvernement est nécessaire sans quoi risque de prévaloir la confusion, les incompréhensions et les conflits » indique Acacio Pinto.
Ermenia Soares Guterres, enseignante catholique à l’Institut de Technologies de Dili, déclare à Fides : « Ce qui se passe actuellement au niveau politique à Timor Est prouve l’existence d’un conflit d’intérêts et d’un désir de pouvoir. La nation est en phase de développement et la politique ne défend pas le droit de la population. Nous verrons ce qui se passera à l’avenir, dans la mesure où les timorais voteront de nouveau. Franchement, je n’en suis pas heureuse ».
Ermenia Soares Guterres rappelle que « Xanana Gusmao – premier Président puis Premier Ministre de Timor Est NDR –a fait de son mieux pour défendre notre frontière maritime avec l’Australie, en ce que notre principale ressource provient du pétrole partagé avec l’Australie. Je crains que ses efforts n’aient été vains : notre gouvernement est très faible en ce qui concerne la gestion de cette situation ».
Le gouvernement applique son plan stratégique de développement 2011-2030, qui parie sur les ressources de l’exploitation pétrolière pour développer l’économie nationale et soulager la pauvreté.
Les élections se tiendront cette année mais leur date n’est pas encore fixée. Vu que les tensions entre groupes politiques rivaux se sont accrues au cours de ces six derniers mois, il existe des craintes de violences sociales. (SD-PA) (Agence Fides 30/01/2018)

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