AFRIQUE/CAMEROUN - Appel à la paix de la part des responsables religieux chrétiens et musulmans après les violences dans les régions anglophones

mercredi, 20 décembre 2017 dialogue   groupes armés  

Yaoundé (Agence Fides) – Un appel conjoint en faveur de la paix et du dialogue a été lancé par les responsables religieux catholiques, protestants et musulmans du Cameroun après que, ces deux dernières semaines, se soient vérifiés des affrontements sanglants dans la ville de Mamfe entre des groupes de séparatistes et les forces gouvernementales, qui tentent de reprendre le contrôle des zones anglophones du pays qui, le 1er octobre dernier, ont proclamé la sécession et la création de l’Etat d’Ambazonie (voir Fides 03/10/2017).
Le 15 décembre, des centaines de prêtres catholiques, de pasteurs de différentes dénominations chrétiennes et d’imams musulmans se sont réunis dans la Cathédrale de Yaoundé, la capitale, pour prier pour la paix.
Les régions anglophones du sud-est et du nord-est se sentent depuis des années discriminées par le gouvernement central suite à l’absence d’usage de la langue anglaise dans les tribunaux et les écoles locales au sein de ce pays très largement francophone.
De la protestation pacifique, on est passé à la révolte armée conduite par des groupes rebelles. Le gouvernement a riposté en envoyant un fort contingent militaire dans les zones en révolte. Selon les dernières informations, différents villages ont été incendiés le 19 décembre dans les environs de Mamfe, dans le sud-ouest du Cameroun, zone dans laquelle, ces derniers jours, ont été tués 4 gendarmes. Les autorités camerounaises affirment que les militaires ont pris le contrôle de trois camps d’entraînement des groupes armés séparatistes. Cependant, on ne sait si les villages ont été incendiés par les militaires ou par les rebelles.
A côté des actions violentes des groupes armés séparatistes, la contestation non violente de la population locale se poursuit, comme le montre la journée de grève citadine qui a eu lieu dans les villes des zones anglophones le 18 décembre.
Les violences ont provoqué la fuite d’au moins 7.500 camerounais qui se sont réfugiés au Nigeria. Du Nigeria proviennent cependant les attaques du groupe Boko Haram, qui frappe la région de l’extrême nord du Cameroun. Depuis 2014, la secte en question a tué 2.000 camerounais et en a enlevé quelques 1.000.
Le Cameroun débute actuellement une difficile campagne électorale en vue des élections présidentielles, prévues à la fin de l’an prochain. (L.M.) (Agence Fides 20/12/2017)


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