ASIE/PAKISTAN - Entretien avec « l’évêque » méthodiste des provinces du Sindh et du Béloutchistan

Quetta (Agence Fides) – Le plus grand bien à protéger dans le pays est la paix. C’est ce qu’affirme, au lendemain du massacre perpétré dans l’église méthodiste de Quetta « l’évêque » de cette communauté chrétienne, Sadiq Daniel, qui la guide dans les provinces du Sindh et du Béloutchistan. Le 18 décembre, il a présidé les rites funèbres des victimes aux cimetière chrétien de Quetta. Dans le cadre d’un entretien accordé à l’Agence Fides, il remarque : « Nous sommes tous sur la même barque. Les terroristes prennent pour cible tout un chacun. Ils attaquent actuellement des mosquées, des écoles, des universités, des hôpitaux, les forces armées. Ils veulent déstabiliser le Pakistan et disposent d’un programme politique propre. Nous, en tant que disciples de Jésus Christ, le Prince de la Paix, nous optons actuellement en faveur de la paix et travaillons afin de maintenir la sérénité et la coexistence ».
« Maintenant, il est temps de prier pour les victimes et les familles en deuil » a-t-il déclaré en s’adressant aux quelques 1.500 fidèles ayant pris part aux obsèques. « Encore une fois, nous sommes dans l’épreuve. Evitons les protestations, les conférences de presse et autres initiatives. Ceci est notre pays. Nous sommes pakistanais et nous avons démontré par nos actes que nous aimions notre pays. Continuons à travailler en faveur de la paix et de l’harmonie ». « Notre Dieu, l’Emmanuel, Dieu avec nous, que nous célébrons à Noël, est à nos côtés et nous consolera. Il prend soin de nous. Il est juste et rendra justice à son peuple » ajoute-t-il pour Fides.
Comme cela a été indiqué à Fides, « l’évêque » méthodiste, qui préside aujourd’hui les rites funèbres d’autres victimes de l’attentat, rendra visite à chaque famille afin de la conforter et de lui faire sentir sa proximité en ce moment de douleur. « Ecouter leurs histoires douloureuses constituera un moment difficile » remarque-t-il.
Zafar Iqbal, secrétaire diocésain de la communion anglicane, relève pour Fides : « L’église anglicane est reconnaissante aux fonctionnaires de police et aux forces armées pour leur intervention rapide qui est parvenue à bloquer à temps l’auteur de l’attentat suicide, lequel voulait entrer à l’intérieur de l’édifice, sans quoi les conséquences (de l’explosion NDT) auraient été bien pires ». L’un des blessés a raconté à Fides sa tragique expérience : « Le pasteur distribuait la sainte communion lorsque nous avons entendu le bruit de coups de feu et d’explosions. Des hommes ont rapidement fermé les portes de l’édifice. Lorsque les coups de feu ont cessé, mon épouse et quelques personnes sont parties à la recherche de leurs enfants mais, quelques minutes plus tard, un kamikaze s’est fait exploser. Après que la fumée se soit dissipée, j’ai constaté que mon épouse était morte ». (AG) (Agence Fides 19/12/2017)

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