AMERIQUE/ARGENTINE - Insistance de l’Eglise sur le dialogue visant à la résolution du conflit Mapuche et à éviter la violence

samedi, 2 décembre 2017 droits fondamentaux   indigènes   violence   démocratie   politique   dialogue  
Insistance de l’Eglise sur le dialogue visant à la

Insistance de l’Eglise sur le dialogue visant à la résolution du conflit Mapuche et à éviter la violence

Bariloche (Agence Fides) – « Aucun type de violence ne représente une solution. Une négociation aurait dû être ouverte, avant ou pendant le conflit pour éviter cette répression et cette violence. Le dialogue doit toujours être présent ». C’est en ces termes que s’exprime S.Exc. Mgr Jorge Rubén Lugones SJ, Evêque de Lomas de Zamora et Président de la Comission épiscopale pour la Pastorale sociale, venant en appui à son confrère de Bariloche, S.Exc. Mgr Juan José Chaparro. Ce dernier joue en effet le rôle de médiateur dans le cadre du dialogue en cours visant à rechercher une résolution pacifique au conflit existant entre le gouvernement et le peuple Mapuche. Ce conflit, qui a son origine dans la propriété territoriale du peuple autochtone, a déjà fait une victime, en la personne de Rafael Nahuel, mort dans le cadre d’une opération menée par la Préfecture le 25 novembre.
Selon les informations parvenues à l’Agence Fides, l’Evêque de Bariloche a, ces jours derniers, déclaré aux journalistes que la communauté Mapuche « est à la recherche d’un dialogue », soulignant que le conflit pour la terre constitue « une dette et une urgence historique » et que « les communautés ne sont pas favorables à la violence ». Il a par ailleurs rejeté l’affirmation selon laquelle le groupe RAM (Résistance ancestrale Mapuche) agirait au sein de la zone de conflit, comme cela a été indiqué par le gouvernement. « Ce que je sais et que je connais est une communauté Mapuche et non pas la RAM. Il est vrai que des incidents ont été enregistrés mais je ne connais pas même les visages des membres de la RAM » a réaffirmé l’Evêque.
Mgr Chaparro a souligné également la nécessité pour tous de « donner quelque chose, de céder » dans le cadre du dialogue qui se poursuit aujourd’hui. Il a également demandé à « ne pas jeter d’huile sur le feu ». Les représentants des organisations sociales, des associations de défense des droits fondamentaux et des secteurs politiques de l’opposition ont réclamé un dialogue multisectoriel afin de contribuer à la recherche de solutions aux problèmes des terres des peuples indigènes et pour mettre un terme « à la campagne de harcèlement » menée envers ces communautés.
De son côté, le Président de la Commission épiscopale pour la Pastorale sociale a insisté sur le fait que « le dialogue n’est pas en opposition avec le respect de la loi » en ce qu’il est « totalement en accord avec ce que fait actuellement notre frère (Mgr Chaparro) », se référant aux critiques reçues par ce dernier pour le soutien accordé aux requêtes des indigènes et sa promotion d’une solution conciliante. Enfin, il a ajouté : « Nous sommes ici pour servir et quelquefois nous recevons des humiliations. L’Eglise demande toujours un accord et offre des espaces physiques et moraux pour le dialogue ». (CE) (Agence Fides 02/12/2017)


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