Chimbote (Agence Fides) – Au travers d’une lettre publiée sur les réseaux sociaux, l’Evêque émérite de Chimbote, S.Exc. Mgr Luis Bambarén Gastelumendi, a invité au dialogue et a exprimé sa contrariété en ce qui concerne l’éventuelle expulsion de quelques 30.000 personnes s’étant installées sur les terrains destinés par le gouvernement au Projet spécial de Chinecas. L’Evêque a invité les autorités locales et régionales à éviter l’expulsion parce que, selon lui, celle-ci serait particulièrement violente et porteuse seulement de douleur, de blessés et de destruction. « Et tout cela pour quoi ? Pour continuer à avoir un désert arrosé non pas avec de l’eau mais cette fois avec du sang ? » écrit Mgr Bambarén.
Le Projet spécial de Chinecas prévoit la réalisation d’un complexe d’infrastructures hydrauliques pour le traitement et la distribution de l’eau destinée à des exploitations agricoles à l’usage domestique. Le gouvernement a assigné dans ce but 217 ha de terrain à Chimbote, dans une zone presque désertique située au nord du Pérou, à quelques 800 Km de la capitale. Une fois réalisées les infrastructures prévues sur la base du projet, des terrains agricoles auraient dû être assignés l’an dernier à la construction d’une vaste installation de traitement des déchets, le reste devant être remis aux différentes communes voisines. En juillet dernier, une partie de ces terrains a été envahie par des personnes de la zone, lasses d’attendre, qui s’y sont établies en construisant des baraques en guise d’habitations. L’indécision concernant la distribution de ces terrains a fait augmenter par la suite la quantité des familles venues s’installer sur place.
Mgr Bambaren a exprimé sa solidarité aux familles et, face à la possibilité de leur expulsion de la zone qu’elles occupent, l’Evêque a demandé : « Pourquoi les responsables du projet ont-il dormi jusqu’à tolérer que, chaque jour, arrivent toujours plus de familles pauvres, augmentant ainsi le nombre de ces misérables maisons ? ». Enfin, indique la note envoyée à Fides, l’Evêque s’est déclaré confiant dans le fait qu’une solution juste et pacifique puisse être trouvée à cette situation. (CE) (Agence Fides 07/10/2016)