AFRIQUE/BURUNDI - Déception de l’opposition après la visite de la délégation de l’Union africaine

Bujumbura (Agence Fides) – Organiser, le plus vite possible, un « dialogue inclusif » auquel sont appelés à participer « tous les acteurs les plus importants » de la crise, sous l’égide du contesté (dans sa patrie) Président ougandais Yoweri Museveni : telle est l’annonce la plus importante de la mission de l’Union africaine envoyée au Burundi pour chercher de résoudre la crise politique née du troisième mandat obtenu par le Président Pierre Nkurunziza.
L’opposition burundaise conteste le résultat de la mission de l’UA – composée des Présidents d’Afrique du Sud, de Mauritanie, du Sénégal, du Gabon et du Premier Ministre éthiopien – en premier lieu parce qu’elle n’a pu rencontrer différents représentants de l’opposition se trouvant en exil et parce qu’elle insiste à maintenir Yoweri Museveni dans ses fonctions de médiateur. Yoweri Museveni vient d’être réélu Président de l’Ouganda dans le cadre d’élections contestées après 30 années passées aux affaires. Il n’apparaît pas, aux yeux de l’opposition burundaise, comme la personnalité la plus apte à jouer le rôle de médiateur dans une crise née de la volonté de Pierre Nkurunziza d’obtenir un troisième mandat présidentiel.
Pierre Nkurunziza, dans un communiqué, a en outre précisé que pourront participer au dialogue inclusif voulu par l’UA les seuls « interlocuteurs pacifiques », excluant de facto la plateforme CNARED accusée d’être l’instigatrice des protestations contre le mandat présidentiel et d’avoir participé au coup d’Etat manqué de mai 2015.
L’UA enfin a renoncé à envoyer au Burundi une force de paix de 5.000 militaires, proposant l’envoi de quelques 100 observateurs pour les droits fondamentaux et de 100 autres, désarmés, chargés de contrôler la frontière entre le Burundi et le Rwanda, dont le gouvernement est accusé d’assister la guérilla burundaise opposée au Président Nkurunziza. (L.M.) (Agence Fides 29/02/2016)

Partager:

zones de crise

---

---