Bunia (Agence Fides) – « Pour le moment, les casques bleus de l’ONU n’ont fait qu’une seule mission de reconnaissance à Fataki » déclarent à l’agence Fides des sources de l’Eglise locale de Bunia, chef-lieu de l’Ituri, région du nord-est de la République Démocratique du Congo. « Les soldats de la MONUC (Mission d’Observation des Nations-Unies au Congo) se sont rendus à près de 100 km de Bunia, pour vérifier les conditions de sécurité de la région, et préparer l’arrivée d’un contingent stable de Casques Bleus. Les militaires de la MONUC sont attendus aussi à Kpandroma (70 km de Bunia) pour superviser le désarmement des membres de la milice Lendu ».
« A Fataki, il y a au moins 5.000 soldats dispersés qui ont besoin d’une aide urgente. Dans cette localité, en outre, ces dernières semaines, 200 personnes ont été tuées lors de combats entre différentes factions qui se disputent la région ».
Etant donné la situation difficile de la région, l’ONU a donné un mandat plus ample à la MONUC, après que la mission précédente des Nations-Unies ait été incapable d’empêcher les massacres à Bunia et dans le reste de l’Ituri au printemps dernier. Au mois de mai de cette année, à la demande des Nations-Unies, une force de paix avait été déployée, guidée par l’Union Européenne (la mission Artémis). A partir 1° septembre, les 2.500 hommes de la MONUC, venus du Bangladesh, d’Inde, du Népal, du Pakistan et d’Uruguay peuvent se déployer même en dehors de Bunia et employer la force pour mettre fin aux combats entre les différentes milices présentes dans la région.
« Le nouveau mandat de la MONUC a redonné un peu d’espoir eux gens, surtout aux habitants des villages de l’Ituri qui sont soumis sans cesse à ces pillages et à des violences… Il est temps que les paroles soient suivies de faits, et que les soldats de paix se montrent à la hauteur de leur tâche. Il y a toutefois une certaine perplexité sur le choix de militaires provenant de pays non francophones. Un problème s’est ainsi créé immédiatement avec les habitants du lieu ».
Depuis des années, l’Ituri est en proie à une guerre civile qui oppose différents groupes armés du lieu, soutenus par des pays limitrophes qui ont intérêt d’exploiter les richesses naturelles de la région. L’Ituri est riche en effet d’or, de coltan, d’uranium, et de pétrole.
Le conflit a fait plus de 50.000 victimes depuis 1999, dont plusieurs prêtres tués les 7 et 11 mai. (L.M.)
(Agence Fides, 5 septembre 2003, 34 lignes, 448 mots)