AFRIQUE / GABON - Pour les élections, les Evêques lancent un appel à la « transparence électorale »

jeudi, 24 novembre 2005

Libreville (Agence Fides) - A l’occasion des élections présidentielles des 25 et 27 novembre, les Evêques di Gabon ont lancé l’appel suivant :

Chers frères et sœurs dans le Christ
Chers compatriotes

« Recherchons ce qui contribue à la paix, et ce qui nous associe les uns aux autres en vue de la même construction » (Rom 14, 19)

Les 25 et 27 novembre prochains, à l’occasion des élections présidentielles, notre peuple se trouvera, une fois de plus, face à l’un de ses rendez-vous décisifs de son histoire. Tout citoyen doit se sentir particulièrement concerné par le choix du chef de l’Etat.
En effet, au regard de la Constitution, le chef de l’Etat est le garant des institutions, de l’unité nationale et de l’indépendance du pays. Il est le premier défenseur des vies humaines et des biens, il lui revient d’assurer les droits de tous et de chacun. Il est le détenteur suprême du pouvoir exécutif, le premier responsable de la politique économique et sociale du pays pour un développement intégral de « tout homme et de tout l’homme » (Paul VI).
Nous lançons donc un vibrant appel aux hommes et aux partis politiques, pour qu’ils mettent tout en œuvre en vue de la transparence électorale, fondement même de la légitimité et de la légalité en régime démocratique.
Notre appel s’adresse ensuite de façon pressante à la société civile, c’est-à-dire à tous les citoyens. L’obligation de vote est un grave devoir moral ; aussi faut-il voter en toute conscience. Notre choix peut déterminer notre bonheur ou notre malheur, l’épanouissement ou la décadence du Gabon et des gabonais. Dépassons les considérations secondaires (appartenance ethnique ou régionale, profits immédiats…) pour nous prononcer d’après les valeurs essentielles : respect de la vie humaine et des droits fondamentaux, honnêteté et compétence dans la gestion, aptitude à faire participer librement le plus grand nombre à la réalisation d’un projet de société réaliste, cohérent et constructif…
L’essentiel est moins de remporter seul les élections que de gagner ensemble la longue bataille du développement, de la paix sociale, de la concorde nationale, de la sécurité des personnes et des biens, de la santé pour tous, de la remise au travail de tous les secteurs d’activité, de l’éducation suivie de toute la jeunesse, de l’éradication de la pauvreté, de la résorption du chômage et de la délinquance…Il faut faire triompher ensemble les droits de l’homme dans un Etat de droit.
Ce que nous demandons à tous citoyens doit avoir, au nom de notre foi, un écho spécifique chez tous les chrétiens, en particulier les fidèles catholiques. La charité incomparable du Christ dont témoigne l’Evangile, nous fait un devoir pressant de travailler concrètement pour la justice et la paix (Cf. 2 Cor 5, 14).
Les principes moraux qui règlent nos rapports avec les autres gardent toutes leurs exigences en politique : « Ce que tu n’aimes pas, ne le fais à personne… Tu ne tueras pas…Tu ne voleras pas…Tu ne mentiras pas…Tu aimeras ton prochains comme toi-même ». C’est pourquoi les chrétiens ne peuvent, sans renier leur Seigneur, assister passivement ou participer activement au mensonge, à la délation, à la corruption, à la violence, aux assassinats, aux sacrifices humains. Rappelons-nous surtout que verser du sang humain, c’est attirer sur nous la réprobation des ancêtres et, tôt ou tard, à tout meurtrier, nouveau Caïn, Dieu demandera « qu’as-tu fais de ton frère » (Cf. Gen 4, 10 ; Ps 5, 5-6 ; 94, 7-8, Ez 33, 11)
Pendant cette période des élections, avec saint Paul, nous vous invitons à vous conduire en personnes « raisonnables, justes et religieuses » (Tit 2, 12). Posons des gestes simples, authentiques et courageux, qui promeuvent la justice, la vérité, la fraternité et la paix. Organisons des chaînes de prières dans les paroisses, les communautés religieuses, les mouvements de jeunes et d’adultes.
Par l’intercession de la Vierge Marie, Mère du Sauveur, notre Dame du Gabon, nous implorons une abondance des grâces divines sur chacun de vous et sur notre cher pays le Gabon.
Que la paix et la justice de Dieu habitent en vos cœurs !
Les Evêques du Gabon
Fait à Libreville, le 16 septembre 2005


(Agence Fides, 24 novembre 2005, 61 lignes, 724 mots)


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