ASIE/MYANMAR - Avancées concernant le paquet de « lois pour la protection de la race et de la religion »

lundi, 8 juin 2015

Yangon (Agence Fides) – Le Parlement birman a approuvé deux projets de loi faisant partie d’un groupe controversé de quatre mesures dénommé « Lois pour la protection de la race et de la religion » promu par un groupe de moines bouddhistes nationalistes influent, le Ma Ba Tha, accusé de diffuser des sentiments anti-musulmans.
La première mesure approuvée concerne le contrôle des naissances. La loi impose aux femmes une pause d’au moins trois ans entre un accouchement et un autre et prévoit également la contraception forcée. La deuxième mesure impose aux femmes bouddhistes de demander l’autorisation des autorités locales avant d’épouser un homme d’une autre foi. Le projet de loi sur le contrôle de la population a été signé par le Président Thein Sein, entrant ainsi en vigueur. La loi accorde aux autorités locales le pouvoir d’identifier les zones où elle doit être appliquée et, selon les observateurs, les premières zones choisies seront celles à majorité musulmane, comme l’Etat d’Arakan. Selon le gouvernement, cette approche contribuera à améliorer les services d’assistance sanitaire au profit des femmes dans les régions les plus pauvres. Selon les activistes des droits fondamentaux, la loi viole les droits fondamentaux des femmes et, vus les pouvoirs discrétionnaires concédés aux autorités locales, elle finira par n’être appliquée que dans les zones des minorités ethniques ou religieuses.
La troisième mesure concerne le thème des conversions religieuses et prévoit un véritable procès pour obtenir l’autorisation officielle de se convertir d’une religion à une autre. Les fonctionnaires des départements gouvernementaux auraient, si le projet devait être adopté, le pouvoir de décider, de manière incontestable, si un demandeur a ou non exercé son libre arbitre dans son choix de changer de foi. La quatrième mesure enfin met hors la loi la polygamie en Birmanie.
En décembre dernier, lorsque l’ensemble des quatre projets de loi a été présenté au Parlement, un document, signé par 180 organisations de la société civile, l’a publiquement contesté, remarquant des abus en termes de droits et de libertés. (PA) (Agence Fides 08/06/2015)


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