ASIE/SYRIE - Déclarations du Vicaire apostolique d’Alep pour les catholiques de rite latin

samedi, 30 mai 2015

Alep (Agence Fides) – S.Exc. Mgr Georges Abou Khazen OFM, Vicaire apostolique d’Alep pour les catholiques de rite latin considère « peu fiables et dans tous les cas non vérifiables » les rumeurs diffusées depuis Londres par le Syrian Observatory for Human Rights et reprises par les moyens de communication britanniques selon lesquelles un milicien djihadiste affilié au prétendu « Etat islamique » aurait été décapité « par vengeance » par un milicien chrétien assyrien, après avoir été fait prisonnier dans la province de Jézirah, dans le nord-est de la Syrie. Selon l’organisation ayant son siège à Londres, le milicien chrétien aurait capturé le djihadiste à Tal Shamiram, l’un des villages de la vallée du Khabur récemment abandonnés par les milices du prétendu « Etat islamique » après une occupation de plus de trois mois et repassés sous le contrôle des formations militaires kurdes et assyriennes. Une fois découverte l’appartenance du prisonnier aux milices djihadistes, le milicien assyrien l’aurait décapité « par vengeance face aux abus perpétrés par ce groupe dans la région ». Le cas est présenté en termes génériques sans en préciser les détails ou citer les noms des protagonistes ou d’éventuels témoins. « La manipulation de l’information – fait remarquer à ce propos S.Exc. Mgr Abou Khazen – est elle aussi l’un des moyens utilisés pour multiplier les violences et les horreurs de ce conflit et certaines centrales sont spécialisées dans la manipulation des choses afin de fomenter ou de justifier des représailles. Dans ce cas, nous savons que plus de 230 chrétiens assyriens pris en otage dans les villages de la vallée du Khabur sont encore entre les mains des djihadistes. Seul un irresponsable pourrait avoir accompli un geste de ce genre alors que d’autres sont en danger et que tout peut être utilisé comme prétexte pour justifier des rétorsions. Surtout – ajoute le Vicaire apostolique d’Alep – nous chrétiens ne justifions aucune vengeance ni violence au travers d’arguments religieux. La seule vengeance que nous connaissons est le pardon, pour être également signe de lumière pour tous et montrer qu’il existe d’autres voies à parcourir. Les vengeances approfondissent seulement les blessures et prolongent la spirale de la haine ». Mgr Abou Khazen confirme que « ce sentiment se retrouve chez tous les chrétiens, surtout les plus simples, qui vivent les souffrances comme des agneaux au milieu des loups. Ce sont les premiers à répéter que le cercle vicieux de la violence et de la vengeance doit être interrompu par quelqu’un et que cela représente la seule voie pour ne pas succomber et ouvrir des routes de réconciliation ». L’Evêque confirme à l’Agence Fides que, dans la Paroisse latine d’Alep, parmi de nombreuses difficultés et souffrances, les prêtres et leurs collaborateurs ont cependant ouvert le « camp d’été » destiné aux enfants et aux jeunes. « Il s’agit d’un signe d’espérance dans cette ville martyre, d’une occasion pour donner un peu de réconfort à tant de pauvres enfants, leur permettant de sortir des maisons où ils sont constamment reclus et où manquent souvent l’eau et l’électricité ». (GV) (Agence Fides30/05/2015)


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