AFRIQUE/KENYA - Alarme des Evêques : « le pétrole, tout comme le vol de bétail, causes des violences dans le nord du pays »

samedi, 9 mai 2015

Nairobi (Agence Fides) – « La vie d’une personne au Turkana vaut autant de celle d’une autre qui vit à Nairobi. Nous ressentons continuellement que le conflit dans le North Rift s’aggrave actuellement, en particulier à cause des minerais et du pétrole. Des vies humaines sont perdues dans ces guerres, erronément qualifiées de razzias de bétail » a affirmé S.Exc. Mgr Philip Arnold Subira Anyolo, Evêque de Homa Bay, durant la conférence de presse au cours de laquelle vingt Evêques du Kenya ont lancé l’alarme à propos des violences en cours dans le nord du pays.
Les Pasteurs de l’Eglise catholique ont exprimé leur préoccupation après que, le 4 mai dernier, plus de 70 personnes aient été tuées à Nadome, à la frontière entre les comtés de Turkana et de Baringo, par 400 hommes armés qui se sont enfuis avec plus de 1.000 bovins et plus de 5.000 chèvres.
Mais les razzias de bétail cachent, selon les Evêques, un conflit plus profond, relatif aux réserves de pétrole. S.Exc. Mgr Dominic Kimengich, Evêque de Lodwar, a affirmé que le pétrole se trouve sur le territoire du comté de Turkana mais qu’une dispute de frontière s’est créée entre les Turkana et la population du West Pokot, qui prétend déplacer les délimitations existant entre les deux comtés de manière à ce que les réserves de pétrole retombent sur leur propre territoire.
Le comté de Turkana est une zone profondément marginalisée dans laquelle, rappellent les Evêques, 60% de la population sont nomades et où seuls 30% des enfants vont à l’école.
La lutte pour les ressources s’achèvera seulement lorsque le gouvernement lancera des programmes de développement dans les zones intéressées, soulignent les Evêques. « Différents responsables de la région parlent beaucoup. Ils font des promesses mais ne présentent pas les modalités qui permettraient de faire cesser les violences » a noté S.Exc. Mgr Cornelius Kipng’eno Arap Korir, Evêque d’Eldoret.
Enfin, il est demandé de procéder au désarmement de la population et d’affronter le problème des responsables locaux et autres qui continuent à armer et à inciter les populations à lutter les unes contre les autres. (L.M.) (Agence Fides 09/05/2015)


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