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Bujumbura (Agence Fides) – « Nous avons rendu visite à au moins six quartiers de la périphérie où les manifestations se poursuivent, mais les forces de l’ordre ont créé des barrières de pneus et de vieilles voitures incendiées pour empêcher aux manifestants de pénétrer dans le centre ville » indiquent à l’Agence Fides des sources locales depuis Bujumbura, où les manifestations se succèdent contre la candidature du Président sortant, Pierre Nkurunziza, aux élections de juin, en violation de la Constitution qui ne prévoit que deux mandats présidentiels (voir Fides 27/04/2015).
« Hier, des lacrymogènes ont été lancés et la police a même tiré en l’air pour tenter de disperser les manifestations. Les bureaux et les écoles de Bujumbura sont fermés à l’exception de l’école militaire et du Grand Séminaire” ajoutent nos sources qui demandent à demeurer anonymes pour raisons de sécurité.
Le Burundi est sorti depuis quelques années seulement d’une guerre civile sanglante à fond ethnique entre Hutu et Tusti. Selon les sources de Fides, « le Président déclare actuellement que le problème du pays est ethnique, mais cela est faux. Même les partis d’opposition affirment que cela n’est pas vrai parce que le problème se trouve au niveau politique ».
Dans ce contexte, la diffusion de rumeurs concernant l’arrivée à Bujumbura de milices liées au pouvoir, ainsi que l’indiquent nos sources, est alarmante. « Cette nuit, l’armée a envoyé des patrouilles dans différents quartiers pour rassurer la population après la diffusion de rumeurs relatives à la présence de milices liées au parti au pouvoir, renforcées par d’autres provenant du Rwanda et de la République démocratique du Congo, qui entendraient tuer ceux qui s’opposent au troisième mandat du Président, qu’ils soient Hutu ou Tutsi ». « La police a démenti ses rumeurs mais la préoccupation demeure » concluent les sources de Fides. (L.M.) (Agence Fides 28/04/2015)
