ASIE/LIBAN - Selon les Patriarches d’Antioche, pour mettre un terme aux conflits au Proche-Orient, il faut bloquer le trafic d’armes

mercredi, 28 janvier 2015

Bkerkè (Agence Fides) – Les guerres qui dévastent le Proche-Orient, à commencer par la Syrie et l’Irak, finiront seulement lorsque sera interrompu le flux d’armes et de ressources financières dirigés vers des factions armés et des groupes terroristes par des alliés et des sponsors régionaux et internationaux. C’est ce qu’ont réaffirmé les Patriarches et chefs des Eglises chrétiennes d’Orient réunis le 17 janvier au siège patriarcal maronite de Bkerkè, identifiant dans le trafic d’armes et dans le flux financier mis à disposition des groupes djihadistes des facteurs clefs des conflits qui bouleversent la vie de peuples entiers, déstabilisant le cadre géopolitique régional.
A la réunion, accueillie par le Patriarche d’Antioche des Maronites, S.Em. le Cardinal Bechara Boutros Rai – à peine sorti de l’hôpital où il a subi une intervention chirurgicale à la tête – ont également pris part l’ensemble des autres Evêques portant le titre patriarcal d’Antioche, à savoir le Patriarche syro-catholique, S.B. Youssef III Younan, le Patriarche grec-melkite, S.B. Grégoire III Laham, le Patriarche grec orthodoxe Yohanna X, et le Patriarche syro-orthodoxe Ephrem II.
Au cours de la rencontre, à laquelle ont également participé l’Evêque arménien catholique de Damas, S.Exc. Mgr Joseph Arnaouti, et le Nonce apostolique au Liban, S.Exc. Mgr Gabriele Caccia, a émergé l’opinion commune et la sollicitude pastorale partagée qui unit les chefs des Eglises d’Orient face aux urgences auxquelles sont confrontées les populations de la zone et qui, dans certains cas, mettent en danger la survie même des communautés chrétiennes autochtones.
« Au Liban aussi – indique à l’Agence Fides le Père Paul Karam, Président de la Caritas Liban, présent à la rencontre – l’appauvrissement général, la paralysie politique et le danger croissant d’une offensive de la part des milices djihadistes déstabilisent actuellement la société et poussent les jeunes à la fuite, en particulier ceux issus des communautés chrétiennes, lesquels se rendent à l’étranger pour y chercher du travail. Les efforts des Eglises et des institutions ecclésiales, même s’ils ont redoublé, ne peuvent certes pas suppléer aux carences des institutions civiles. Nous enregistrons par ailleurs une baisse des aides internationales au profit des réfugiés alors même que les situations d’urgence humanitaire et le nombre de personnes accueillies continuent à augmenter ».
Dans le document de synthèse publié au terme de la rencontre, les Patriarches et chefs des Eglises chrétiennes insistent sur la nécessité de mettre un terme aux conflits par « des moyens pacifiques » et « au travers de négociations politiques » impliquant toutes les parties aux conflits. Entre autre chose, le texte réitère le soutien et la solidarité aux forces armées libanaises qui, depuis le 23 janvier, ont engagé des opérations dans la zone de Ras Baalbek contre des milices djihadistes provenant de Syrie, « afin de déjouer un plan subversif d’une immense gravité, avec l’aide de Dieu ». (GV) (Agence Fides 28/01/2015)


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