ASIE/INDE - Pour le Secrétaire exécutif de la Commission Justice, Paix et Développement de la Conférence épiscopale, « le gouvernement, par son silence, devient complice des attaques à l’encontre des minorités »

mardi, 4 novembre 2014

New Delhi (Agence Fides) – « Le nouveau gouvernement du nationaliste Narendra Modi n’est pas ouvertement contre les minorités mais nous sommes tristes et préoccupés par ce qui se passe actuellement en Inde. Le gouvernement ne dit et ne fait rien pour bloquer les groupes religieux de la droite nationaliste qui attaquent les minorités. De cette manière, il devient (leur) complice ». C’est ce qu’affirme, dans un entretien accordé à l’Agence Fides, le Père Charles Irudayam, Secrétaire exécutif de la Commission Justice, Paix et Développement de la Conférence épiscopale indienne, exprimant la vision des Evêques indiens.
« Dans l’Etat du Chattisgarh – dans le centre de l’Inde – ces groupes extrémistes ont promu de nouvelles violences. Ils ont empêché que des missionnaires et des religieux chrétiens n’entrent dans certaines portions de territoire et dans certains villages. C’est pourquoi la Commission Justice et Paix a envoyé une lettre de protestation officielle au gouvernement » raconte le prêtre. Le Père Irudayam rappelle que, récemment, l’ensemble de la société civile indienne a manifesté publiquement son malaise, demandant l’intervention des autorités civiles.
« Le gouvernement central de Narendra Modi – explique le Père Irudayam – n’a jamais condamné les violences. Ce silence signifie que, dans sa mentalité, il partage l’approche et l’idéologie d’une Inde réservée aux hindous. Mais cette idée va à l’encontre de notre Constitution, qui définit une nation démocratique et pluraliste. Il est du devoir du gouvernement de respecter et de faire respecter la Constitution ».
« Au cours de cette phase, après les premiers cent jours du gouvernement Modi – poursuit le prêtre – l’Eglise en Inde et ses Evêques sont en état d’alerte et suivent avec une grande attention ce qui se passe. Certains Evêques ont demandé : jusqu’à quand continuera cette complicité du gouvernement avec les violents ? Certains éminents juristes et intellectuels hindous appuient également cette position, demandant à l’exécutif de se prononcer clairement. Autrement, expliquent-ils, les violences à l’encontre des minorités religieuses augmenteront ».
Le Père Irudayam conclut : « Nous savons que le Pape François nous accompagne dans notre effort en faveur de la paix et de la justice, une lutte non violente, en élevant la voix en public et vers Dieu par la prière. Nous sommes engagés en faveur de l’harmonie sociale et religieuse. Le gouvernement se focalise actuellement sur le développement et sur la propreté de la ville. Ce qu’il faut en premier lieu est une propreté du cœur. Nous voulons une Inde propre mais surtout ayant un cœur propre grâce à la paix, à la justice et à la fraternité ». (PA) (Agence Fides 04/11/2014)


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