ASIE/SYRIE - Témoignage de l’Archevêque arménien catholique d’Alep sur la situation actuelle

mercredi, 24 septembre 2014

Alep (Agence Fides) – Les raids aériens contre les bases djihadistes en Syrie, effectués par les Etats-Unis avec le soutien d’un certain nombre de pays arabes, ne suscitent pas d’attentes positives au sein de la population syrienne d’Alep, qui craint que « ce type d’intervention extérieure ne fasse empirer la situation ». C’est ce qu’indique à l’Agence Fides l’Archevêque arménien catholique d’Alep, S.Exc. Mgr Boutros Marayati. « Ici, les gens n’ont pas une vision claire de ce qui se passe – fait remarquer l’Archevêque – mais ils ne voient certainement pas les auteurs des bombardements comme des libérateurs ». Le sentiment majoritaire est que les raids aériens ne résoudront pas les problèmes et qu’ils pourraient même les accroître. L’incertitude dans laquelle tous vivent chaque jour augmente encore, les pères et les mères de famille se demandant chaque jour s’il est encore possible de rester ou si l’unique solution consiste désormais à fuir ».
Entre temps, les écoles ont rouvert leurs portes dans les quartiers d’Alep contrôlés par le gouvernement. Les chefs des Eglises et communautés chrétiennes se rencontrent une fois par mois – la prochaine réunion étant fixée pour samedi 27 – afin de faire le point sur la situation et de trouver des formes communes permettant d’alléger les souffrances et les difficultés de la population. « Nous restons ici – répète l’Archevêque – et nous cherchons à soutenir tout un chacun afin de faire en sorte que les personnes demeurent ici, qu’elles ne s’en aillent pas, tant que cela est possible. L’eau n’est fournie que deux heures par jour. Les missiles des rebelles tombent chaque jour sur nos quartiers et la nourriture manque. Nombreux sont ceux qui s’en vont. Mais il en est également qui sont revenus du Liban et de la zone côtière de Latakieh lors de la rentrée des classes. Notre seule mission, dans cette situation, est de chercher à faire vivre les bourgeons d’espérance qui germent parmi les ruines ». (GV) (Agence Fides 24/09/2014)


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