ASIE/INDE - Confiance dans le nouveau gouvernement et dans le pluralisme séculaire de l’Inde exprimée par différents Evêques

vendredi, 16 mai 2014

New Delhi (Agence Fides) – Les résultats officiels des élections indiennes, caractérisés par la nette victoire du parti nationaliste Bharatiya Janata Party (BJP), ne préoccupent pas l’Eglise en Inde qui se montre confiante dans l’avenir. Après un marathon électoral qui a vu la participation de 814 millions d’électeurs et un taux de participation très élevé (66,3%), le BJP et sa coalition, conduits par Narendra Modi, 63 ans, compteront, pour la première fois en 30 ans, sur une majorité absolue au Parlement, ayant amplement dépassé le seuil des 272 sièges, en obtenant plus de 300 au total sur les 543 que comptent la chambre basse alors que l’on attend encore la communication définitive concernant l’attribution des derniers sièges. La défaite du Parti du Congrès est tout aussi nette après une décennie passée aux affaires marquée par des scandales de corruption et une incapacité à donner un nouvel élan à l’économie.
S.Exc. Mgr Albert D'Souza, Archevêque d’Agra, dans l’Etat de l’Uttar Pradesh, et Secrétaire général de la Conférence épiscopale indienne, exprime, dans un colloque accordé à l’Agence Fides, le point de vue de l’Episcopat : « Nous sommes heureux que les élections aient constitué une grande preuve de démocratie pour la nation. Il en sort un gouvernement fort, qui pourra conduire l’Inde dans une nouvelle phase de développement économique et de progrès, en observant et en garantissant les valeurs démocratiques et constitutionnelles. Il est vrai que, parfois, de petits groupes de fanatiques peuvent nous préoccuper mais l’Eglise poursuivra sa mission. Nous prions pour le nouvel exécutif et nous contribuerons au bien commun de la nation en soutenant la démocratie, le respect du pluralisme, les droits de tous et une vision laïque de l’agenda politique ».
Interpellé par Fides, S.Exc. Mgr Anthony Chirayath, Evêque de Sagar, dans l’Etat du Madhya Pradesh, qualifié par certains de « laboratoire de l’extrémisme hindou » confirme : « L’Inde est un pays qui dispose d’un patrimoine fait d’antiques cultures, de traditions, de religions qu’aucun gouvernement ne pourra attaquer. Les chrétiens en font partie et ce avec fierté. Il est vrai que de petits groupes extrémistes usent parfois de la violence envers les chrétiens mais il s’agit de déviances qui ne modifient pas la réalité d’une nation qui est démocratique et tolérante et a derrière elle une longue tradition d’harmonie entre différentes composantes ethniques, culturelles et religieuses. Je crois que l’Eglise catholique n’a rien à craindre du nouveau gouvernement. Par exemple, au Madhya Pradesh, où le BJP est aux affaires, nous avons de bonnes relations avec les dirigeants politiques locaux. Il n’existe pas d’animosité mais seulement de l’amitié. Dans mon Diocèse, de nombreux jeunes hindous fréquentent les écoles catholiques. Nous souhaitons et sommes certains que le nouveau gouvernement, une fois surmontées les disputes de la campagne électorale, agira pour le bien de la nation ».
S.Exc. Mgr Stanley Roman, Evêque de Quilon, dans l’Etat du Kerala, berceau du Christianisme en Inde, se montre lui aussi optimiste, déclarant à Fides : « Les minorités, telles que les chrétiens et les musulmans, font partie intégrante de la nation et du tissu de la société indienne. Le pluralisme est constitutif de la nation. Les minorités sont protégées par la Constitution. Je crois que le nouveau gouvernement ne pourra et ne voudra pas aller contre la Constitution. En tant que chrétiens, nous sommes confiants ». (PA) (Agence Fides 16/05/2014)


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