AFRIQUE/REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE - Témoignage d’un missionnaire après la mort de 60 personnes dans le cadre de nouveaux affrontements

mardi, 10 septembre 2013

Bangui (Agence Fides) – Au moins 60 personnes ont été tuées dans une série de combats dans différentes zones du nord-ouest de la République centrafricaine, en particulier autour de Bossangoa, affrontements qui ont eu lieu entre le 8 et le 9 septembre. C’est ce qu’affirme un porte-parole du Président Michel Djotodia, qui affirme qu’à l’origine des affrontements se trouveraient des hommes demeurés fidèles au Chef de l’Etat déposé, François Bozizé, lesquels auraient attaqué les combattants de la coalition Seleka, coalition qui s’est arrogée le pouvoir en mars dernier, en chassant Bozizé.
Dans un entretien accordé à l’Agence Fides, le Père Aurelio Gazzera, missionnaire carme, qui se trouve à Bozoum, à quelques 120 Km de la zone intéressée par les affrontements, décrit cependant un scénario plus complexe.
« De ce que je crois comprendre, différents groupes ont été impliqués dans le cadre de ces affrontements » affirme le Père Gazzera. « Nous nous trouvons face à un mélange de militaires du Président déposé et de rebelles de l’APRD (Armée Populaire pour la Restauration de la Démocratie), au moins à ce que l’on m’en a dit. Ce groupe avait commencé un processus de désarmement et de démobilisation sous le régime de Bozizé mais, après l’arrivée au pouvoir de la coalition Seleka, une partie de l’APRD s’est réorganisée et réarmée. A tout cela, il faut ajouter, à mon avis, l’exaspération de la population après des mois et des mois de violences et de saccages perpétrés par la Seleka » affirme le Père Gazzera
Le missionnaire indique en outre que « les tensions entre les différentes communautés religieuses se font toujours plus préoccupantes. Ceci parce que des bandes inconnues attaquent les populations musulmanes, provoquant les réactions de la Seleka, qui agresse les chrétiens ». « Quelqu’un, qui, pour l’instant, demeure dans l’ombre, veut provoquer un conflit confessionnel en se servant de groupes locaux qui connaissent très bien le terrain » conclut le Père Gazzera. (L.M.) (Agence Fides 10/09/2013)


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