Damas (Agence Fides) – La croix qui surmontait la coupole du monastère des Saints Serge et Bacchus n’existe plus. Elle a été supprimée par des groupes armés de la galaxie djihadiste qui, mercredi, ont attaqué et envahi Maaloula, petit village situé au nord de Damas, considéré par tous les syriens comme un lieu sacré et où est encore parlé l’araméen, la langue de Jésus. Les églises Saint Léonce et Saints Côme et Damien ont-elles aussi été touchées. Ainsi que l’a appris Fides, les groupes armés qui, depuis trois mois, se trouvaient sur la colline qui domine le village, en sont descendus et ont attaqué le barrage militaire se trouvant à l’entrée du village, tuant les militaires présents. Ils sont ensuite entrés dans le village, ouvrant le feu sur les maisons et blessant trois civils. Interpellé par l’Agence Fides, le Patriarche melkite, S.B. Grégoire III Laham, rendu amer par ce qu’il qualifie de « énième tragédie de cette guerre », lance un appel ému « à la communauté internationale, à la conscience du monde entier afin de sauver le petit village de Maaloula » qui se trouve sous la juridiction du Patriarcat de Damas, et « constitue un symbole chrétien très important dans l’histoire de la Syrie » explique-t-il.
Le Patriarche indique à Fides que « 80% de la population du village, terrorisée, s’est enfuie à Damas. Hier, les évacués, meurtris, sont venus pleurer au Patriarcat gréco-catholique avant de se rendre au Patriarcat grec orthodoxe. Nous avons cherché à les réconforter par tous les moyens. Maaloula est un lieu sacré pour nous tous mais avant tout, ce sont ses habitants qui le sont. L’homme est le saint temple de Dieu. Les groupes armés sont désormais retranchés dans le village, formé de maisons construites sur les rochers. Ce qui fait que toute action de force visant à les déloger pourrait signifier la destruction de la localité » remarque avec préoccupation le Patriarche. Il ajoute : « Depuis deux ans et demi, nous portons la croix, nous sommes pèlerins sur un chemin de Croix. L’attaque contre Maaloula constitue une blessure profonde. Il s’agit d’un sommet de notre souffrance de par la valeur historique, culturelle et spirituelle que ce lieu a pour tous les syriens ».
Le Patriarche indique à Fides : « Demain, 7 septembre, nous vivrons la Journée de prière et de jeûne pour la paix en Syrie, proclamée par le Pape, dans notre Cathédrale de l’Assomption à Damas. Tous les Patriarches ont convoqué les Evêques et les fidèles. Nous célébrerons une Veillée de prière avec les fidèles catholiques et ceux d’autres confessions chrétiennes. Nous avons invité également les musulmans. Nous remercions le Pape François de cette initiative qui secoue la conscience du monde, trop longtemps indifférent ». (PA) (Agence Fides 06/09/2013)