ASIE/SYRIE - Fuite des chrétiens d’Alep des quartiers se trouvant entre les mains des rebelles. Une fatwa « autorise » à violer les femmes non sunnites

vendredi, 5 avril 2013

Alep (Agence Fides) – La conquête du quartier de Cheikh Maksoud de la part des milices anti-Assad intervenue au cours de ces derniers jours pourrait marquer le destin d’Alep, métropole martyrisée depuis des mois par une sanglante guerre civile. « Ce quartier – confirme à l’Agence Fides le Père David Fernandez, missionnaire de l’Institut du Verbe Incarné – se trouve sur une colline qui domine Alep et représente un secteur stratégique pour ceux qui veulent conquérir le centre ville où se trouvent les édifices gouvernementaux. On dit que de nombreuses rues du centre sont déjà fermées et que personne ne peut plus y circuler parce que des tireurs embusqués tirent depuis les édifices sur tout ce qui bouge ».
A Cheikh Maksoud, les chrétiens représentaient un temps la majorité de la population. Au cours de ces dernières années, cependant, la population kurde était devenue majoritaire mais les familles chrétiennes étaient encore nombreuses, rassemblées autour de l’église arméno-catholique et gréco-orthodoxe.
Le Père Fernandez confirme à Fides qu’au cours de ces derniers jours, plus de 300 familles chrétiennes ont quitté le quartier conquis par les rebelles. « Au moins 120 chrétiens – indique le prêtre – ont trouvé refuge dans le couvent des frères maristes ». Parmi les fugitifs, circulent des nouvelles relatives à de meurtres et à des viols de femmes perpétrés à l’encontre de familles liées à l’armée régulière. « J’en ai moi-même aussi entendu parler – raconte le Père Fernandez – mais les informations qui arrivent sont très nombreuses et parfois contradictoires. Pour le moment, il n’existe pas de moyen permettant de les vérifier ».
Hier, a été également diffusée sur Youtube la nouvelle de l’émission d’une fatwa de la part de Yasir al-Ajlawni – un cheikh salafiste d’origine jordanienne résident à Damas – déclarant licite le fait que les opposants au régime de Bashar al Assad violent « toute femme syrienne non sunnite ». Selon ce personnage inquiétant, capturer et violer des femmes alaouites ou chrétiennes ne serait pas contraire aux préceptes de l’islam. (GV) (Agence Fides 05/04/2013)


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