AFRIQUE / OUGANDA - Possible cessez-le-feu avant la fin de la semaine dans le nord de l’Ouganda. 20.000 enfants enlevés pour combattre dans les rangs de la LRA, plus de 100.000 morts, et au moins 1 million et demi de réfugiés ; mais aucun village touristique n’a été touché : aussi, personne n’en parle…

jeudi, 27 janvier 2005

Gulu (Agence Fides) « Il ne faut pas perdre l’espérance, mais malheureusement, il semble encore prématuré de parler d’un cessez-le-feu imminent » déclarent à l’Agence Fides des sources de l’Eglise locale à Gulu, dans le nord de l’Ouganda ; le 25 janvier en effet, la nouvelle s’est répandue d’un cessez-le-feu imminent entre les troupes gouvernementales et les rebelles de l’Armée de Résistance du, Seigneur (L.R.A.)
D’après des sources de la presse, la nouvelle avait été communiquée par plusieurs sources diplomatiques accréditées dans la Capitale de l’Ouganda. D’ici la fin de la semaine, la date devrait être publiée, par l’accord parvenu entre les parties, pour la cessation des hostilités, après 18 ans d’une guerre civile qui a fait des dizaines de milliers de morts.
Le succès de l’initiative des négociations - à condition qu’elle aille à bon port - est attribué à Betty Bigombe, ancien Ministre d’Ouganda, et actuel chef de la délégation gouvernementale chargée de traiter avec les rebelles de Joseph Kony, chef historique de la LRA.
« Les efforts de Betty Bigombe sont louables, et l’on ne peut nier que l’on ait fait des pas en avant ; mais il reste es méfiances réciproques très fortes entre l’armée gouvernementale et les dirigeants de la LRA. Il y a en effet des éléments de l’armée qui semblent pencher pour une solution militaire » déclarent nos sources. Le peu de confiance entre les parties est entamé aussi par des épisodes comme celui qui s’est produit samedi dernier 22 janvier : des militaires gouvernementaux ont blessé et capturé un des chefs rebelles, le général Michael Acellan-Odong ; deux femmes ont été arrêtées avec lui, peut-être l’épouse de M. Kony, avec deux de leurs enfants, au cours d’une opération qui, aux dires de sources diplomatiques, risquent de faire chavirer définitivement la négociation.
« Même s’il est arrivé à échéance au mois de décembre, le cessez-le feu proclamé par le Président ougandais Museveni, reste en vigueur sur le terrain ; il avait été proclamé dans une région limitée du nord de l’Ouganda, comme mesure pour accroître la confiance entre les parties. Les négociations se poursuivent donc, et tous espèrent que l’on arrivera bientôt à un accord ».
La guerre dans le nord de l’Ouganda est une des plus sanglantes, et en même temps, une des guerres d’Afrique les plus ignorées. D’après le responsable des opérations humanitaires des Nations-Unies, M. Jan Egeland, le conflit revêt un coût humain très élevé : 20.000 enfants enlevés et contraints à combattre dans les rangs de la LRA ; plus de 100.000 morts, et au moins 1.500.000 réfugiés. (L.M.)
(Agence Fides, 26 janvier 2005, 37 lignes, 479 mots)


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