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Rome (Agence Fides) – Pendant les 20 siècles d’histoire de l’Eglise, on calcule que près de 43 millions de chrétiens ont souffert le martyre. La moitié d’entre eux sont morts au siècle dernier, précisément pendant la période qui a prétendu se caractériser par sa tolérance. Encore aujourd’hui, dans plusieurs régions du monde, les chrétiens rencontrent beaucoup de difficultés à vivre et à témoigner de leur foi, subissant des oppressions, des injustices, des limitations, jusqu’à verser leur sang pour le nom du Christ. L’intention missionnaire de ce mois nous invite à tourner notre pensée en particulier vers trois nations du grand continent asiatique, le Cambodge, le Laos et le Myanmar, où, bien que percevant des signes de liberté, l’Eglise continue à subir les effets de la persécution religieuse du siècle passé, ou est discriminée par rapport aux autres religions. Quand nous apprenons que nos frères souffrent quotidiennement d’être catholiques, nous avons peine à le croire, mais à la fin les faits le prouvent. Ces frères constituent un excellent médicament pour notre foi, souvent médiocre et habituée. Il est vrai que quelqu’un aime vraiment quand il est disposé à souffrir pour celui qu’il aime. Voilà pourquoi la persécution et le martyre continuent à être un témoignage d’amour héroïque de certains membres du Corps du Christ. Jean-Paul II, dans l’Exhortation apostolique Ecclesia in Asia, affirme : « J’exhorte les frères et sœurs de cette Eglise qui vivent dans des circonstances difficiles à unir leurs souffrances à celles du Seigneur crucifié, car nous savons tous que seule la croix quand elle est portée avec foi et amour est un chemin vers la résurrection et la vie nouvelle pour l’humanité ». (Ecclesia in Asie, n. 28). L’effusion de l’Esprit Saint est le fruit de la croix du Christ, et de la même façon, l’Esprit conduit et mène à la croix. Il donne de la force et de la vigueur par sa présence vivifiante à la volonté des hommes qui aiment et passent leur vie en cherchant à plaire à Dieu en tout. Nous devons demander avec insistance le don de la force pour nos frères. Ce don est une impulsion surnaturelle qui donne de la vigueur à l’âme non seulement dans les moments dramatiques comme ceux du martyre, mais aussi dans les conditions habituelles de difficultés : dans la lutte pour rester cohérents avec ses principes ; pour supporter les offenses et les attaques injustes ; dans la persévérance, y compris les incompréhensions et les hostilités, sur le chemin de la vérité et de l’honnêteté. Dans ces conditions, il n’est pas facile de présenter le message chrétien. La tentation d’un silence traître s’insinue parfois pour éviter la souffrance. Cependant l’amour est toujours plus grand que la peur. Nous devons prier pour nos frères, pour qu’en eux deviennent réalité les paroles de saint Paul : « Je me complais mes infirmités, les outrages, les besoins, les persécutions et les angoisses souffertes pour le Christ ; quand je suis faible, c’est alors que je suis fort » (2Cor 12,10). Cette force qui vient de la souffrance est un don du Christ dans son Esprit. Ce témoignage de courage et de fidélité au milieu des persécutions a une puissance apostolique immense. Le Pape Benoît XVI a évoqué « avec une proximité spirituelle spéciale les catholiques qui maintiennent leur fidélité au Christ et au Siège de Pierre sans céder à des compromis, parfois même au prix de graves souffrances. Toute l’Eglise admire leur exemple et prie pour qu’ils aient la force de persévérer, en sachant que leurs tribulations sont sources de victoire, même si sur le moment elles peuvent apparaître comme un échec » (Angélus du 26 décembre 2006). Nous pouvons être certains, en nous fondant sur la parole de Jésus, que si nous demandons avec le cœur, nous recevrons. Prions l’Esprit Saint pour nos frères : qu’il les soutienne dans la douleur, dans les difficultés et dans la persécution, pour qu’ils puissent être témoins de l’amour de Dieu et de sa paix. (Agence Fides 1/9/2009; lignes 41, mots 665)
