Bagdad (Agence Fides) - « La diplomatie occidentale doit faire tous les efforts possibles pour obtenir que les forces démocratiques dans le monde arabe puissent faire entendre leur condamnation forte et claire de l’extrémisme », déclare à l’Agence Fides le Père Nizar Semaan, prêtre irakien de Mossoul. « Le monde doit comprendre que l’on ne peut laisser le monde arabe et musulman aux mains des extrémistes. Mais, malheureusement, les personnalités démocratiques n’ont pas le courage de sortir et de dire à voix haute que la violence doit absolument cesser ».
« Le terrorisme est une menace pour tous, et même pour les citoyens musulmans » déclare le Père Semaan. En Europe vivent des millions de musulmans. Que se passerait-il si l’islam n’était identifié seulement qu’avec le terrorisme ? Vaincrait alors la sous-culture de ceux qui veulent la barbarisation des rapports entre croyances et cultures différentes. Et les premiers à payer seraient les immigrés musulmans en Europe, qui finiraient comme otages des intégrismes, religieux et idéologiques ».
« Aussi, une condamnation forte et claire du terrorisme, sans conditions, est dans l’intérêt de tous. Je me rends compte qu’il y a des problèmes qu’il faut résoudre, comme une plus gande justice sociale et économique entre les peuples et les Etats ; il y a le problème de la Palestine ; il faut redonner la souveraineté aux Irakiens ; mais ces problèmes doivent être résolus de manière pacifique » déclare le Père Nizar Semaan. « Le terrorisme ne fait que compliquer la situation, et il est même un obstacle à la résolution de ces injustices ».
« Prenons la situation de l’Irak : dans le sud du pays, depuis qu’a explosé la rébellion du dirigeant chiite Moqtada al Sadr, la reconstruction du pays s’est bloquée, et les premiers à en souffrir sont les civils chiites. Nous sommes arrivés au point que d’autres chefs chiites ont désavoué Al Sadr, en raison précisément de la violence et l’instabilité qu’il a causées ».
Nous tous, Irakiens, nous voulons l’indépendance de notre pays, nous voulons un Irak libre et démocratique, mais ce n’est pas avec le terrorisme que l’on obtient cela. Au contraire, les terroristes veulent l’Irak divisé et dans le chaos, de manière à ce qu’ils puissent trouver un terrain fertile dans lequel ils pourront faire proliférer leur idéologie de mort. Espérons que personne ne se laissera intimider par le projet terroriste évident ». (L.M.)
(Agence Fides, 27 avril 2004, 32 lignes, 419 mots)