ASIE/INDE - Un prêtre catholique, promoteur du dialogue entre hindous et chrétiens, a été assassiné

New Delhi (Agence Fides) – L’Eglise indienne est en deuil suite à la perte d’un prêtre catholique et d’une volontaire vivant dans le village de Chota Rampur, près de Dehradun dans le diocèse de Meerut, dans l’état d’Uttarakhand (Inde septentrionale). Il s’agit du P. Samuel Francis, appelé aussi “Swami Astheya”, car il avait choisi une vie érémitique dans un “ashram”, un monastère hindou typique, adapté à la tradition chrétienne. Le prêtre, âgé de 60 ans, a été trouvé mort hier 22 septembre, ainsi qu’une volontaire du nom de Mercy, qui rendait service sur ce lieu. Selon les enquêteurs, l’homicide remonte à environ deux jours.
Comme l’affirme un communiqué de la Conférence épiscopale de l’Inde, l’homicide ne semble pas faire partie de la campagne de haine anti-chrétienne lancée par des groupes radicaux hindous, mais plutôt être la conséquence d’une tentative de vol dans le lieu où vivait le prêtre, qui a en effet été saccagé.
L’ashram chrétien était un lieu où prêtres, religieux, groupes ecclésiaux, et jeunes se rendaient pour des journées de retraite et de méditation. C’était un centre de prière mais aussi un lieu où souvent pauvres et nécessiteux trouvaient un peu de réconfort et d’aide. C’était aussi devenu un point de repère pour l’organisation de rencontres et de congrès interreligieux, promouvant en particulier le dialogue entre hindous et chrétiens.
Il s’agissait donc d’une expérience précieuse, souligne l’Eglise locale, précisément parce que –à cette époque de violence perpétrée par des groupes radicaux hindouistes contaminés par l’idéologie discriminatoire de l’« hindutva »- l’ashram catholique et l’œuvre du P. Samuel montraient le dialogue et le respect mutuel comme bases pour les relations interreligieuses, et proposaient un modèle dont toutes les communautés religieuses s’inspiraient pour construire l’harmonie et la paix dans la nation.
Les funérailles du prêtre ont lieu aujourd’hui, 23 septembre, dans le village de Chota Rampur, en présence de nombreux fidèles chrétiens et avec la participation de chefs d’autres communautés religieuses. (PA) (Agence Fides 23/9/2008 lignes 29 mots 334)