ASIE/CHINE - “Il suffit d’avoir Notre Seigneur dans le coeur et tu n’auras jamais peur de rien !”: l'expérience du Père Jiang, unique gardien des ruines de son église détruite par le tremblement de terre, survivant avec ce qu’il a trouvé dans la nature

Pékin (Agence Fides) – “Il suffit d’avoir Notre Seigneur dans le coeur et tu n’auras jamais peur de rien !... Je sentais mon coeur comme traversé par une flèche, qui saignait en voyant les ruines de ma paroisse qui a des siècles d’histoire et que j’ai servie pendant des années. Je n’avais même plus de larmes pour pleurer... Je cherche à visiter tous mes paroissiens avant l’Assomption, pour qu’ils soient fortifiés dans la foi”. Telles sont les expressions d’un prêtre, le Père Jiang Tian Xiang, curé de la paroisse de Xiu Shui, qui se trouvait à 40 kilomètres de l’épicentre du tremblement de terre du 12 mai. Le prêtre a dormi presque un mois dans une petite voiture pour surveiller les restes de son église bien-aimée et pour rester proche des fidèles et de la population.
Quand a eu lieu le tremblement de terre, il se trouvait à Pékin pour suivre un cours de formation permanente. Une fois la nouvelle apprise, sans hésiter un instant, il est parti pour retourner dans sa paroisse sans même savoir si la rue était praticable ou non. Trois jours après il était devant son église, désormais réduite seulement à des ruines. Le curé trouva un ancien fidèle qui avait surveillé l’église jour et nuit. Le Père Jiang lui dit : “Tu n’as pas peur, si le tremblement de terre continue, de rester ici tout seul ?”. Le fidèle répondit : “Il suffit d’avoir Notre Seigneur dans le coeur, et tu n’auras jamais peur de rien”. Emu par cette réponse, le Père Jiang fit de ces paroles un engagement pour lui.
Quand les journalistes, catholiques et non, les volontaires de Jinde Charity, voyant la situation dans laquelle il se trouvait lui demandaient s’il ne voulait pas partir, il répondait toujours par cette phrase : “Je ne vais nulle part. Je dois assurer la messe quotidienne auprès de mes paroissiens qui viennent de loin. Il pleut toujours ? Mes vêtements sèchent avec la chaleur de mon corps. Ce que je mange ? Tout ce qui se trouve dans la nature. Je n’ai jamais eu de troubles ni de maux, grâce au Seigneur. Seulement quand je cuisine quelque chose je dois toujours le couvrir, autrement les chats, les chiens et également le cochon l’emportent. Cependant ils me tiennent aussi compagnie” continue le Père Jiang.
“Cinquante jours après le tremblement de terre c’était mon 43e anniversaire, et j’ai remercié le Seigneur pendant la messe, en soulignant les engagements pour la reconstruction. C’est justement ce jour que j’ai accueilli également les volontaires de Jinde Charity. Ils m’ont apporté à manger, des tentes, du bois. Après avoir tout chargé, essuyant ma sueur avec des mouchoirs en papier, il m’est venu spontanément de dire : ‘Merci Seigneur. Quel bon anniversaire ils m’ont offert ! Qui a dit que le tremblement de terre apporte seulement des choses négatives ? Nous voyons des personnes qui ne se rencontraient jamais se rencontrer, des personnes qui avaient oublié la foi y revenir. Tout cela nous le devons au Seigneur”. Aujourd’hui, grâce aux séminaristes et aux volontaires de Jinde Charity le Père Jiang a une petite tente où il peut se protéger de la pluie et poursuivre la reconstruction de la communauté. (NZ) (Agence Fides 07/07/2008 – Lignes : 38 ; Mots : 579)