Abidjan (Agence Fides) – « La véritable paix n’est pas encore arrivée » déclare un missionnaire contacté par l’agence Fides en Côte-d’Ivoire, Pays en proie, depuis le mois de septembre dernier à une guerre civile féroce. « Malgré la formation du gouvernement d’unité nationale avec la participation de représentants de tous les partis et des mouvements rebelles, on ne parvient pas à sortir de la spirale de la violence. Non seulement on n’a pas résolu le nomination des Ministres de la Défense et de la Sécurité, mais tous, gouvernementaux et rebelles, continuent à prêcher la haine au lieu de chercher les voies de la paix ».
On voit aussi se créer des divisions dans le camp des rebelles : « Le groupe principal des rebelles ivoiriens, le Mouvement Patriotique de la Côte-d’Ivoire (MPCI) est divisé, déclare notre source : d’une part, il y a le commandant Koonaté, et de l’autre, les autres chefs qui cherchent à le tuer. Dans les régions contrôlées par le MPCI, il y a des tirs continus entre les deux factions. La présence de mercenaires du Libéria à la solde soit des gouvernementaux que des rebelles, ajoute encore à la confusion, parce que, souvent, ces solda ts d’aventure sont indisciplinés et ne pensent qu’à piller la population civile ».
Sur les responsabilités internationales, le missionnaire déclare : « Certes, la France a des responsabilités pour ce qui se passe ici. Le Président Gbagbo était un protégé du socialiste Jospin. Quand ce dernier a perdu les élections présidentielles, les protections françaises sont tombées vis-à-vis du Président ivoirien, et, à l’improviste, la guerre civile a éclaté. Gbagbo en outre avait ouvert la Côte-d’Ivoire aux investissements asiatiques (Chine, Inde), au détriment des intérêts des industries françaises dans le pays, et créant d’autres raisons de désaccord avec Paris ».
Le missionnaire ajoute : « La Côte-d’Ivoire perd une génération tout entière de jeunes dans cette guerre absurde. Il est triste de voir ces jeunes devenir la proie de la culture de la violence. On le voit aussi par les noms dont se targuent les différentes unités de combats : Cobra, Mafia. Presque une suite des mythes négatifs d’un certain cinéma occidental » (L.M.)(Agence Fides, 21 mai 2003, 30 lignes, 390 mots)