EUROPE/ITALIE - Il s’agit d’une guerre contre le christianisme. Nous en sommes-nous aperçus ?

mardi, 26 février 2008

Rome (Agence Fides) - Après avoir pris 200 mg de mifepristone (la véritable RU486, qui tue l’embryon dans le ventre), et deux jours après, avec 800 mcg de misoprostol, le médicament qui provoque les contractions et cause l’expulsion de l’embryon, une jeune femme américaine se sent mal. Des frissons, des douleurs abdominales, la nausée, des vomissements et des vertiges. On pense seulement aux effets collatéraux, mais la situation s’aggrave. Elle se rend à la clinique et on lui prescrit des médicaments. Elle rentre chez elle. Elle passe encore un jour, va de plus en plus mal et est hospitalisée aux urgences. S’ajoutent la pression haute et la tachycardie. On vérifie. De nouveau des antibiotiques et une intervention chirurgicale pour explorer. On lui trouve deux litres et demi de liquide péritonal trouble et aucune preuve de grossesse extra-utérine. On l’hospitalise en thérapie intensive. Après seize heures la jeune femme meurt. L’autopsie confire la présence dans le tissu utérin de Clostridium Sordellii, l’agent bactéricide responsable de la mort. C’est l’un des seize cas enregistrés dans le monde de mort par absorption de RU486. La revue spécialisée Obstetrics & Gynecology, de l’American College of Obstetricians and Gynecologists, a donné des informations sur cette mort, en novembre 2007. Les morts, ces 16 attestées, ne suffisent pas -surtout quand il y a de très forts intérêts économiques qui encouragent la distribution de ce médicament- à empêcher que la RU 486 devienne le plus formidable moyen de contrôle des naissances, avec les pratiques néfastes de la stérilisation des femmes (on estime à 160 millions les femmes stérilisées dans le monde).
Dans ce contexte on doit lire la prise de position de l’Ordre italien des médecins du 23 février dernier, qui demande d’admettre « enfin » la pratique de l’avortement chimique, à travers l’utilisation de la RU486 et de ne pas opposer de « limitations subreptices » à l’utilisation de la pilule du lendemain, définie comme contraceptive d’urgence, disponible dans les supermarchés américains, vendue en France, Espagne, Suisse, Royaume Uni, Afrique du Sud, Albanie, Algérie, Belgique, Canada (Québec), Chili, Danemark, Finlande, Grèce, Israël, Mexique, Pays Bas, Norvège, Portugal et Suède, sans prescription médicale, promue par de nombreux gouvernements d’Amérique Latine comme méthode contraceptive.
L’Ordre des médecins italiens ne souligne pas qu’il existe un avis du Comité national pour la bioéthique, sur la base duquel le médecin à le droit de choisir de ne pas prescrire la pilule du lendemain et donc d’affirmer son objection de conscience (en Italie la prescription médicale est obligatoire) ; il soutient la modernité de la loi 194 sur l’interruption de grossesse, la définissant comme « la meilleure loi possible même sous l’angle moral » ; il s’exprime favorablement par rapport au diagnostique préimplantatoire, qui selon le très laïciste président du Comité consultatif de bioéthique français, se transforme en une pratique eugéniste, instrument pour éliminer les enfants malades, imparfaits.
Si l’on consultait le Code Déontologique que les médecins italiens se sont donnés, à l’art. 3 on lirait : « Protéger la vie est un devoir du médecin (…) ». Parfois, on le sait, il peut arriver que les normes soient faites justement pour ne pas être respectées ; ainsi il peut arriver, comme il arrive par exemple en Italie, que les ambitieux et illustres médecins professent avec ardeur leur faveur à l’égard de l’euthanasie ou qu’ils prophétisent pour l’humanité un avenir bisexuel ; que les organisations internationales renversent, dans leurs documents, depuis des décennies, l’ordre naturel du monde, en ne parlant plus d’homme et de femme, mais de genre, qui annule l’identité.
Tout cela n’arrive pas par hasard. Il y a une citation dans la dernière encyclique de Benoît XVI. Elle concerne Emmanuel Kant : « Si le christianisme un jour devait arriver à n’être plus digne d’amour (…) alors la pensée dominante des hommes deviendrait celle d’un refus et d’une opposition contre lui ; et l’antéchrist (…) inaugurerait, même bref, son régime (fondé probablement sur la peur et sur l’égoïsme). Par suite, cependant, puisque le christianisme, tout en ayant été destiné à être la religion universelle, de fait ne serait pas aidé par le destin à le devenir, on pourrait le vérifier, sous l’aspect moral, la fin (perverse) de toutes les choses ». L’abandon du christianisme et la guerre à ses principes, le premier d’entre tous étant le droit à la vie et à la dignité de la personne humaine, pourrait conduire selon Kant -évoqué par Benoît XVI- à une fin non naturelle, « perverse », de l’humanité, une espèce d’autodestruction, au sens moral et au sens matériel. Le relativisme dont est pénétrée la société occidentale a cette force, qui pollue la vie privée et la vie publique. (D.Q.) (Agence Fides 25/2/2008; lignes 51, mots 699)


Partager: