AFRIQUE - La paix avance sur la lumière: Tchad et Centrafrique projettent un réseau à fibres optiques étendu au Soudan

mercredi, 20 février 2008

Rome (Agence Fides) - Après avoir engagé des programmes pour entourer les côtes africaines de réseaux de fibres optiques, les Etats africains passent à l’étape suivante : câbler l’intérieur du continent. Le Tchad et la République de Centrafrique ont commencé des négociations pour connecter les deux pays au réseau à fibres optiques du Cameroun limitrophe.
L’objectif est de créer un réseau commun à haut débit (dit CAB) qui relie les trois Etats de l’Afrique centrale, qui purgent encore l’héritage laissé par les colonisateurs entre autre dans les systèmes de télécommunication qui dépendent de fournisseurs européens. Par exemple un appel venant de Koussouri, une ville du Cameroun à la frontière avec le Tchad, vers la proche capitale tchadienne, N’Djamena, doit passer par un satellite géré par une société européenne. Une situation paradoxale, héritage direct du vieux système téléphonique implanté à l’époque de la colonisation où les appels étaient gérés par un système centralisé, souvent placé au dehors de l’Afrique (à l’époque les satellites n’existaient pas et les communications arrivaient à travers des câbles de cuivre… On peut imaginer la lenteur du système). Dans la situation actuelle, les pays africains sont à la merci de gestionnaires extérieurs, sur le plan économique, de la sécurité (quelles sont les garanties que les communications ne sont pas écoutées ou que les données relatives- qui téléphone à qui- ne sont pas enregistrées ?) et stratégique (en cas de crise les lignes peuvent être coupées).
La fibre optique transporte d’autre part une quantité plus grande d’informations, est plus sûre, et permet aux citoyens du Tchad et de la Centrafrique d’avoir accès aux technologies modernes de l’information.
Le CAB rentre dans le grand projet continental de la création d’une dorsale transafricaine à fibres optiques, reliée à l’oléoduc entre le Tchad et le Cameroun, le long du tracé duquel sont placés les câbles de transmission. La capitale du Tchad, N’Djamena, sera ainsi liée à celle du Soudan, Khartoum, qui est déjà connectée au réseau sous-marin EASSY, à travers Port Soudan (cf Fides 30/10/2007 et 5/12/2007). Les pays d’Afrique centrale, privés de débouchés sur la mer, seront ainsi liés, à l’ouest, à travers le Cameroun, avec le réseau SAT 3, et à l’Est, à travers le Soudan, avec le réseau EASSY. Les deux réseaux sont interconnectés entre eux, permettant à l’Afrique d’être reliée au reste du monde.
Ces infrastructures sont les prémisses pour un développement africain fondé sur le processus intellectuel, mais il faut aussi que le système éducatif et celui des entrepreneurs s’ajustent aux besoins des technologies de l’information. (L.M.) (Agence Fides 20/2/2008 lignes 30 mots 419)


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