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Algérie (Agence Fides)- “Notre impression est qu’on a voulu frapper le symbole des Nations Unies et ce que l’ONU représente : la recherche de la paix et l’assistance aux victimes de la violence” dit à l’Agence Fides Laura Boldrini, porte-parole du Haut Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (UNHCR), commentant le double attentat d’Alger d’hier, 11 décembre. Dans deux attaques distinctes, les édifices de la Cour Constitutionnelle algérienne ont été frappés, ainsi que le palais qui accueille les officiels des Nations Unies.
“Quand une voiture piégée explose contre l’édifice qui accueille les officiels des Nations Unies, il me semble évident qu’on veut toucher ceux qui travaillent pour la paix” continue le porte-parole de l’UNHCR. Madame Boldrini confirme que parmi le personnel de son organisation il y a eu des victimes, deux chauffeurs de nationalité algérienne. “Pour l’instant je peux seulement fournir les données relatives au personnel de notre bureau, nous avons eu deux morts et quelques blessés. En ce qui concerne l’ensemble des victimes nous n’avons pas de nouvelles précises”. Outre celles de l’UNHCR il y a aussi des victimes parmi le personnel du Programme de développement des Nations Unies (PNUD). Au total les victimes de l’ONU seraient une dizaine, tandis que le bilan total des morts est encore incertain. Selon les autorités algériennes il y aurait 30 morts, tandis que les sources hospitalières affirment qu’ils sont 67. Le journal algérien El Watan porte le bilan à 72 victimes.
“Notre bureau à Alger est formé de 14 personnes, y compris les deux victimes. Outre Alger, nous travaillons à Tindouf, où il y a environ 150.000 réfugiés saharawi. Nous fournissons de l’aide à 90.000 personnes, les plus démunies. Une autre de nos tâches est de maintenir unies les familles dispersées entre les camps de Tindouf et le Sahara occidental”.
Les saharawi sont les habitants du Sahara occidental, une ex possession coloniale espagnole, envahie par le Maroc en 1976 et qui depuis revendique l’indépendance.
“A Alger nous aidons aussi quelques milliers de personnes venant de la République Démocratique du Congo, du Cameroun et de la Côte d’Ivoire” rappelle le porte-parole de l’UNHCR. “Ce n’est pas la première fois que nos bureaux sont touchés. Par exemple il y a quelques années, notre siège au Timor Oriental, qui travaillait pour favoriser le retour des réfugiés dans leurs maisons, a été pris d’assaut” conclu Boldrini.
“C’est une tragédie et je veux exprimer mes condoléances les plus vives à ceux qui dépendent des Nations Unies, à leurs familles et au peuple algérien, tous victimes de cette attaque absolument intolérable”, a affirmé Antonio Guterres, Haut-commissaire ONU pour les réfugiés. Le double attentat a été revendiqué par Al Qaida pour le Maghreb islamique. (L.M.) (Agence Fides 12/12/2007 lignes 39 mots 469)
