VATICAN - Modalités concrètes de la Mission: évangélisation, inculturation, “implantatio” de l’Eglise (première partie - par le Père Adriano Garuti et Lara De Angelis

mardi, 11 décembre 2007

Rome (Agence Fides) - L’activité missionnaire consiste essentiellement dans l’évangélisation, à la lumière du principe de l’inculturation au milieu des peuples et des groupes qui ne croient pas encore dans le Christ. Et précisément Le Pape Paul VI a souligné la priorité de l’évangélisation et son caractère transcendant et eschatologique : « L’évangélisation contiendra aussi toujours — base, centre et sommet à la fois de son dynamisme — une claire proclamation que, en Jésus-Christ, le Fils de Dieu fait homme, mort et ressuscité, le salut est offert à tout homme, comme don de grâce et miséricorde de Dieu.[57] Et non pas un salut immanent, à la mesure des besoins matériels ou même spirituels s’épuisant dans le cadre de l’existence temporelle et s’identifiant totalement avec les désirs, les espoirs, les affaires et les combats temporels, mais un salut qui déborde toutes ces limites pour s’accomplir dans une communion avec le seul Absolu, celui de Dieu : salut transcendant, eschatologique, qui a certes son commencement en cette vie, mais qui s’accomplit dans l’éternité (Evangelii Nuntiandi, n. 27).
A son tour, Jean Paul II, partisan convaincu de la nécessité d’une nouvelle évangélisation rappelle ceci : « L’annonce a la priorité dans la Mission : l’Eglise ne peut se soustraire au mandat explicite du Christ, elle ne peut priver les hommes de la Bonne Nouvelle qu’ils sont aimés et sauvés par Dieu » (Redemptoris Missio, 14). C’est pourquoi l’évangélisation s’enracine dans la nature même de l’Eglise. Evangéliser est la grâce et la vocation propre de l’Eglise ; son identité la plus profonde est la manifestation du plan de Dieu dans le monde et dans l’histoire. L’objectif final de l’évangélisation est l’obtention de la gloire de Dieu, pour réaliser ses plans salvifiques dans le Christ. L’évangélisation est l’annonce des contenus évangéliques et des contenus de la foi. Il faut distinguer la rencontre entre les cultures, et la rencontre entre l’Evangile et les cultures. Le terme inculturation indique le processus qui consiste à insérer le message évangélique dans un milieu socioculturel déterminé, en respectant toutes les valeurs qui soient conciliables avec l’Evangile.
L’inculturation est l’incarnation de l’Evangile dans les cultures : à la lumière de l’Incarnation du Verbe, l’Eglise se fait communion, solidaire avec tous les peuples et avec toutes les cultures, avec la famille humaine tout entière. L’Evangile pénètre de manière vitale dans les cultures, il s’incarne en elles, en dépassant leurs éléments culturels, et en élevant leur valeur au mystère du salut qui vient du Christ. La signification du rapport entre Evangile et culture est fixée une fois pour toutes dans le Seigneur Jésus qui, en s’incarnant, a pris une culture, un langage, s’est inséré dans la vie d’un peuple et lui a annoncé l’Evangile du Royaume en partant de sa tradition et des institutions religieuses. L’inculturation est nécessaire pour que l’Evangile continue à descendre dans l’histoire de chaque réalité ecclésiale, en mettant en valeur l’ensemble des aspects valables qui y sont présents, à la lumière desquels il soit possible d’incarner en eux le message du Christ.
Il n’existe pas de temps faciles pour l’annonce de l’Evangile. Notre monde est violent et injuste : il a besoin d’une éthique, il a besoin de points fermes ; il recherche l’avoir et le pouvoir : il a besoin d’un retour à l’être. Devant ce monde brisé, l’Eglise est fragile et missionnaire ; entre l’Eglise et le monde, il n’y a pas de rapport d’identification, mais au contraire d’altérité. Nous pouvons affirmer que la culture moderne est caractérisée par deux éléments importants : la sécularisation et la modernité. Si, d’un côté, la sécularisation a la signification d’une perte de la religiosité, la modernité se présente comme un temps de détachement, d’éloignement et de rupture (7 - à suivre)
(Agence Fides, 11 décembre 2007)


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