AFRIQUE/GHANA - “Les évêques européens et africains enverront une lettre aux chefs d’état des deux continents sur le scandale des nouveaux esclavages” dit à Fides le secrétaire général du Conseil des Conférences épiscopales européennes (CCEE)

Cape Coast (Agence Fides)- « Nous avons expérimenté le fait d’être catholiques, dans le sens d’« universels », et nous avons approfondi la responsabilité commune que nous avons à l’égard du scandale des nouveaux esclavages » dit à l’Agence Fides Son Exc. Mgr Aldo Giordano, secrétaire général du Conseil des Conférences Episcopales Européennes (CCEE), en conclusion du Séminaire « Je connais les souffrances de mon peuple » (Ez 3,7) - L’esclavage et les nouveaux esclavages », organisé par le CCEE et par le Symposium des Conférence Episcopales d’Afrique et de Madagascar - SECAM (cf Fides les 7, 14, 15 et 16 novembre 2007)
Le séminaire a été organisé à l’occasion du 200e anniversaire de l’abolition de l’esclavage en Afrique occidentale. « Concernant l’esclavage historique, il est ressortit qu’autant les européens que les africains ont un travail à porter à terme pour la réconciliation des mémoires » affirme Mgr Giodano. « Une réconciliation d’autant plus importante face au scandale des nouveaux esclavages, qui prend le visage des milliers de jeunes filles contraintes de se prostituer, des centaines de milliers d’enfants soldats et des personnes contraintes aux travaux forcés ou à l’exploitation économique ».
“Au cours de nos travaux, la souffrance des victimes de l’esclavage moderne est ressortie. Une souffrance qui ne laisse cependant pas l’Eglise indifférente. Au cours du séminaire, ont été présentées les nombreuses initiatives du monde catholique pour dénoncer le scandale de l’exploitation des êtres humains et pour secourir les victimes. Je voudrais rappeler en particulier l’œuvre de plusieurs congrégations religieuses féminines en faveur des femmes et des jeunes filles contraintes à la prostitution forcée. Il y a ensuite les initiatives de dénonciation et de solidarité des diocèses, paroisses, associations catholiques et conférences épiscopales ».
« Trois lignes d’action pour combattre ce triste phénomène ont émergé du séminaire », précise le secrétaire général de la CCEE. « La première est celle de la dénonciation au niveau de l’Eglise et de l’opinion publique du caractère insupportable du scandale de l’exploitation des êtres humains. La seconde concerne la formation universelle, du clergé à la société civile, pour mettre les personnes en mesure d’apporter des réponses au problème. La troisième prévoit la sensibilisation du monde politique pour qu’il affronte la question ».
« Sur ce dernier point les évêques africains et européens ont écrit une lettre aux chefs d’état africains et européens qui sera présentée au prochain Summit Europe-Afrique qui se tiendra en décembre à Lisbonne » affirme Mgr Giordano. « La lettre demande d’affronter le scandale de la traite des êtres humains mais aussi de résoudre les causes profondes qui poussent des millions d’êtres humains à se fier à des organisations criminelles pour tenter leur chance en Europe. Nous ne pouvons en effet oublier que l’injuste division des biens de la terre engendre des phénomènes comme celui de l’immigration clandestine et de la traite des êtres humains. La commission « Justice et paix » du SECAM a récemment publié une étude sur la nécessité de conjuguer la solidarité et le développement pour combattre les nouvelles formes d’esclavages. Les évêques européens désirent donner la plus grande diffusion possible à cet important document ».
« Ce séminaire a été un autre importante étape dans la collaboration commune entre les églises africaines et européennes. Une collaboration que nous désirons approfondir au cours du prochain séminaire entre les évêques des deux continents, qui se tiendra en Angleterre en novembre 2008. Le séminaire sera consacré à l’immigration, et en particulier aux perspectives pastorales de l’immigration » conclut Mgr Giordano. (L.M.) (Agence Fides 19/11/2007 lignes 45 mots 616)